Basango-ya-Brazza.

Basango-ya-Brazza.

Willy Zekid Mouélé.

"Une image parle plus qu'un long discours, et peut toucher une plus large catégorie de gens"

 

Tout le monde se rappelle avec beaucoup d’humour et  parfois un brin de nostalgie les cocasses aventures de Ngouvou,  héros de la bande dessiné du même nom. Un personnage créé par Willy Zekid, pionnier de la bande dessinée au Congo, que la rédaction a tenu à vous présenter. Et pour couronner le tout  le numéro un de l’album Takef (un autre de ses nombreux personnages) vient de sortir pour le bonheur des lecteurs.  Vite à vos kiosques puisque Willy Zekid vous offre 68  pages de bonne humeur et vous garantit 100% de franche rigolade au travers de sa dernière œuvre.

 

AKM-Production : Quel effet voudrais tu que tes personnages aient sur les jeunes, en gros sur vos lecteurs ?
Mes héros sont toujours très souriants, sympathiques et joyeux. Malgré les situations parfois complexes qu'ils peuvent vivre, j'essaie de montrer des personnages toujours positifs. Car, je pense qu'il y a déjà bien assez de problèmes au quotidien pour en rajouter dans mes bd.
Je préfère apporter un moment de bonne humeur, un instant de détente à travers mes histoires.
Et si les lecteurs y trouvent une morale, alors c'est parfait. Mais, je ne fais pas de la BD pour être moralisateur. D'autres le font très bien!

AKM-Production : Cela fait un moment que vous ne vivez plus à Brazzaville. Quelles sont vous sources d’inspiration ?
Avec internet aujourd'hui, on peut se déplacer d'un endroit à l'autre sans vraiment quitter son écran d'ordinateur. Je suis connecté en permanence avec l'Afrique. C'est mon "pays", je l'ai dans le sang. Je sais ce qui s'y passe et ce qu'attendent les gens. Ce n'est donc pas très compliqué pour moi, de trouver mes sources d'inspiration en regardant le quotidien.

AKM-Production : Peux tu nous parler de ton roman "Le sceau de l'ange" ?
Oui. C'est une aventure différente. J'ai eu envie d'écrire ce roman, pour ne pas avoir à le dessiner, justement! J'ai eu envie de toucher un public différent. Mais pour moi, cela fait partie du même processus de création: Ecrire un scénario de bd, puis l'illustrer ou le garder comme tel et en faire un roman...Il n'y a de différent que la technique, à mon sens. C'est une histoire fictive dans laquelle je me mets en scène, car elle est inspirée de faits réels. On peut dire que c'est aussi un témoignage sur ma vie qui peut paraître assez surprenante à bien des égards.


AKM-Production : Que pensez vous de ceux-là qui assimilent  la bande dessinée comme un moyen de se distraire, ou encore un manuel pour enfant ?
Chacun est libre de penser ce qu'il veut! La bd reste de toute façon un divertissement. Elle peut devenir instructive, historique ou pédagogique selon son contenu. Cela ne lui enlève pas son importance. Les gens ont autant besoin de politique, d'éducation, que de divertissement...Par contre, il est faux de croire qu'elle ne s'adresse qu'aux enfants. si certaines de mes bd s'adressent d'abord aux enfants, c'est bien par choix. Car à mes yeux, les enfants représentent l'avenir. Les adultes pensent déjà tout savoir et croient n'avoir plus rien à apprendre, pas même la morale ou l'équité. Les enfants eux, demandent à apprendre. C'est pourquoi je glisse bien souvent quelques notions de morale dans mes histoires. C'est destiné à ce public,là.


AKM-Production : A quoi ressemble une journée de Zekid ?
Aucune journée ne se ressemble, en vérité. Il y a des jours où je dessine, d'autres où j'écris. D'autres encore où je fais de la conception web. Et je travaille très tard, car vu que je suis insomniaque, j'ai appris à mettre à profit tout ce temps où je ne trouve pas le sommeil.


AKM-Production : Peux tu te présenter brièvement (noms, age, études, parcours professionnels, hobbies,)

Je m'appelle Willy Mouélé. Mais, on me connait beaucoup plus sous mon nom d'artiste "Willy Zekid". Je suis congolais d'origine et je vis en France depuis une dizaine d'années. Après mon Bac, j'ai commencé des études de Droit, puis de journalisme. Mais, je me suis plutôt orienté vers l'infographie à Abidjan où j'ai travaillé au sein du journal Gbich. Puis, j'ai perfectionné tout ça en France. Aujourd'hui je suis infographiste multimédias. Je fais de la PAO (pour la presse), du web, et de la conception audiovisuelle (pour la télévision).

AKM-Production : Comment es tu arrivé au dessin ?
Il paraît que tout petit déjà, je griffonnais sur tout ce que je trouvais, avant même de savoir marcher. J'ai toujours aimé le dessin. Et en grandissant, je me suis tourné vers la BD. C'est par hasard que je suis arrivé à Ngouvou. J'avais été contacté par des amis (les Tambours de Brazza) qui débutaient à l'époque et souhaitaient que je réalise l'histoire de leur groupe en BD. Je l'ai faite en 5 pages, et ils l'ont proposeé au journal Ngouvou que je ne connaissais pas à l'époque. Nadette Richard, la Directrice de publication de l'époque a apprécié mes dessins, puis elle a demandé à me rencontrer et m'a proposé d'intégrer l'équipe du journal. Voilà,...On peut dire que c'est le dessin qui est venu à moi, plutôt.


AKM-Production : Tes parents t’ont -ils soutenu quand tu as décidé de faire carrière dans le dessin ?
Au départ, ce n'était pas évident. La bande dessinée n'est pas un métier reconnu au Congo. Mais, lorsqu'ils se sont rendus compte que j'étais passionné, ils m'ont bien vite encouragé. Aujourd'hui, je suis infographiste. C'est un prolongement du métier de dessinateur, puisque l'infographiste maîtrise la communication par l'image, qu'elle soit visuelle ou graphique. Et cela me permet de rester à la pointe de l'innovation en matière de nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est ce qui me passionne.

AKM-Production : Que  représente Ngouvou pour toi ?
La génèse de mon "épopée", en tant que dessinateur scénariste. C'est là où j'ai commencé. J'y ai appris mes premières notions d'infographie. C'est aussi là où j'ai forgé mes premiers personnages de BD. Et c'est aussi par Ngouvou que j'ai rencontré Bernard Dufossé, le célèbre dessinateur de Kouakou qui est venu à Brazzaville animer un stage de BD. Ensuite, je suis allé en Côte d'ivoire.
J'ai croisé la route d'une équipe de dessinateurs que je considère comme "ma seconde famille". C'est l'équipe du journal Gbich! J'ai travaillé avec eux quelques années. J'y ai exporté Nkrakounia (l'un de mes personnages que je dessinais pour le journal brazzavillois JPJ). Là-bas, nous l'avons rebaptisé Papou. Et il est devenu un véritable phénomène de société à Abidjan. J'ai aussi longtemps dessiné Cauphy Gombo, un escroc héros de bd dont les aventures ont par la suite été adaptées en téléfilm, avec Gohou Michel dans le rôle principal. Ce téléfilm passe actuellement à la télévision en Côte d'ivoire.


AKM-Production : Qu’aurais tu aimer à part ce que tu fais maintenant ?

Changer le monde!

 

 

                                                                Propos recueillis par Annette Kouamba Matondo               








28/09/2012
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