Valoni (photographe)
Autodidacte, Valoni, de son vrai nom Sita Gaéthien, se forme principalement aux grés de ses rencontres, de ses formations personnelles, par sa curiosité et son gout de l’inédit. La quarantaine, son travail est une démonstration du quotidien congolais et a fait l’objet de plusieurs expositions dans le monde.
« La photographie est un moyen d’expression permettant de montrer des instants de lumière, de beauté, de souvenirs… Un moyen de communication visuelle pouvant aller jusqu’à l’engagement ». Déclare Valoni qui est attiré par la photographie depuis sa tendre enfance « J’avais 14 ans sinon moins, un photographe, passait régulièrement devant chez moi. Et à chacun de ses passages, je me faisais photographier, et cela revenait très cher à mes parents » se rémémore Valoni en jouant avec la cordon de son appareil photo.
Un rituel qui pousse sa mère à lui offrir un appareil photo afin de réduire les charges financières causées par ses multiples prises de photos. Un présent qui comble l’adolescent et change par conséquent le cours de sa vie, et renforce son appétit pour cet art dans la mesure où, Valoni ne s’en sépare plus « A cette époque, la photo pour moi était comme de la magie, je n’arrivais pas à comprendre ce processus, mais peu importe, ce qui comptait pour moi c’était de réaliser des portraits de mes amis et de me faire un peu de sous » raconte Valoni qui se lasse pourtant de son travail d’amateur avec le temps « j’avais besoin d’autre chose que de faire des portrait de mes amis. Et quand je comparais mes travaux à ceux réalisés dans les grands magazines, je les trouvais fades. J’ai donc pris la décision de me former en consultant des ouvrages et des magazines en rapport avec la photo au centre culturel français » a fait noter le photographe qui s’est d’ailleurs séparé de son premier appareil car dit-il « je me suis rendu compte grâce à ces enseignements qu’il n’était pas professionnel »
Mais cette passion qui le dévore au fil des ans est mal perçue par ses parents et notamment son père qui s’inquiète de plus en plus de son enthousiasme pour cette discipline « mon père me disait que la photographie n’était pas un métier rentable, et il se demandait comment je pourrai en vivre. Généralement les parents sont restés dans les métiers classiques : médecins, enseignements, avocats… et quand un enfants est en marge de ces métiers, ils sont désorientés. Mais dans un sens, il avait raison parce qu’il faut savoir lire, écrire, pour pouvoir interpréter un certain nombre de chose dans ce métier. Le talent est en nous, il faut le nourrir, mais pour cela il faut avoir fait des études » martèle l’artiste qui est convaincu qu’il faut un minimum de connaissance pour faire ce métier dans les normes et non comme l’a longtemps répandue l’opinion publique « qu’il est métier pour ceux qui ont échoué dans les études ».
C’est pour Valoni s’est assigné une mission, celle d’initier régulièrement des ateliers de formation dans les écoles pour partager non seulement sa passion a mais aussi dire aux enfants « que la photographie est un métier noble et qu’on peut en vivre »
Annette Kouamba Matondo
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