Sensibiliser les communautés des zones forestières à l'APV/FLEGT
Une expérience appréciée par la population de Biboussi
Durant six mois, la localité de Biboussi a été sensibilisée sur le projet APV/FLEGT pour son implication à l'élaboration des cahiers de charge. Une initiative qui a été coordonnée par Jean Claude Mabiala, président de l’ ADDCC et a donné naissance à un collectif composé d'une dizaine d'hommes, élevés au rang de "leader d'opinions', dont la mission est la défense des droits de leurs communautés. Ils nous parlent de cette expérience, des difficultés rencontrées et de leurs souhaits.
Il est presque 14 heures à Biboussi, bénéficiaires du projet, habitants, chef du village sont réunis à l'espace Dubai où monsieur Roger, secrétaire général du village Biboussi nous reçoit. Dans l'assistance, ce qui frappe d’emblée c’est l’absence de la gent féminine, une au nom de Vindi Lydie se présentera peu avant la fin de cette réunion.
Après un tour de table, présidés par monsieur Jean Claude Mabiala de l'ADDC et de Ida Moussa (Azur Développement), les participants sont rapidement entrés dans le vif du sujet. "Cette formation m'a ouvert les yeux, j'ai compris les enjeux du projet APV/FLEGT notamment en ce qui concerne la protection de la forêt. Quant au cahier de charge, même si j'ai encore quelques lacunes, je suis désormais en mesure de l'élaborer" déclare Roger sourire aux lèvres. Il compte sur la participation des autres leaders d'opinions car fait-il savoir" ils ont été formés pour défendre les droits de notre communauté notamment devant les sociétés d'exploitations forestières ou les autorités".
Une formation qui a certes été bien accueillis comme l'a indiqué monsieur Roger qui a tenu à dire haut et fort sa déception vis à vis du comportement de certains participants. " Si au départ, la formation a fortement été applaudit, elle a connu à mi-parcours un refroidissement car la participation de la population a baissé. En plus, la femme qui a une importance capitale n'a pas été très représentative "
Un aveu qui ne décourage pas pour autant monsieur Makosso Pierre chef de bloc car dit-il "certaines personnes n'ont pas compris dès le début l'impact de ce projet. Heureusement qu'ils ne sont pas nombreux car cette formation est capitale pour le développement de notre village. D'autre part, pour que cette formation ne se volatilise pas, il est souhaitable que les sensibilisations se poursuivent jusque dans les écoles "
Monsieur Serge, absent lors de la première sensibilisation rebondit à ces propos " je pense que c'est la meilleure chose à faire car à force de forger on devient forgeron ". Une formation qui n'a malheureusement pas était bénéfique pour les femmes qui sont les plus nombreuses à utiliser les richesses forestières comme l'a expliqué monsieur Roger " je pense que les femmes auront beaucoup à y gagner si elles s'impliquent davantage à la gestion durable de la forêt puisque la protection de notre richesse forestière nous concerne tous».
Une confidence qu'un habitant (qui requis l’anonymat) respecte mais s'interroge cependant sur les mesures d'accompagnements qu'offre ce projet. «Arrêter la coupe illégale du bois est une décision encourageante, mais soyons honnête c’est tout de même difficile d'éradiquer une habitue d’un claquement de doigt. En outre quelles sont les mesures palliatives pour empêcher les paysans de repartir vers la coupe du bois ».
Pour Vindi Lydie, la volonté est la seule arme pour venir à bout de la coupe illégale de la forêt et elle insiste sur le fait que « les sociétés d’exploitations forestières et la communauté doivent avoir un même langage c’est à ce prix que les choses peuvent changer » dit-elle.
Monsieur Taty chef du village, lance de son coté une requête « aujourd’hui nous désirons que le maximum de la communauté en profite pour que notre village se développe ; car l’exploitation illégale à un impact dévastateur sur les forêts et sur le peuples qui y vivent et y dépendent ».
Enfin, les leaders d'opinion conscients des enjeux de ce projet souhaitent renouveler cette expérience. Heureux de la décision du gouvernement qui encourage les sociétés d'exploitations forestière à prendre en compte les besoins concrets des population riveraines ou vivant dans la forêt, les 30 leaders communautaires formés lors de la première sensibilisation continuent tant bien que mal selon leurs connaissances acquises à sensibiliser leur communauté et sollicitent pour les prochaines formations une plus large vulgarisation du code forestier.
Une doléance à laquelle monsieur Mabiala adhère et espère très vite reprendre l’aventure. « Ça été une riche expérience au delà des difficultés rencontrées (état de route impraticable lors de la saison de pluie, la difficulté de traduire les notions de l’APV/FLEGT en langue vernaculaire, le changement de nouvelles personnes à certaines activités)" et du temps un peu court qui nous a été imposé» raconte t-il
Annette Kouamba Matondo
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