Basango-ya-Brazza.

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Rhode Bath-Schéba Makoumbou

 

Aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre d’années. Après une incontestable reconnaissance sur le plan international, le vent a fini par tourner pour Rhode qui a reçu le Grand Prix des Arts et des Lettres 2012 du Président de la République par le biais Jean Claude Gakosso, ministre de la culture au Congo, son pays natal. Un bel hommage pour cette jeune femme qui a fait de son art une arme en vue de vulgariser les différentes activités sociales de la femme africaine.

« L'Art, est un trait d'union entre les hommes; parce que l'art facilite l'échange et la communication. J'expose pour faciliter ce voyage. Donc ça donne la possibilité à ceux qui n'ont jamais mis les pieds en Afrique ou encore chez moi de voyager à travers mon œuvre » déclare  Rhode. Une description réelle car quand on se trouve face au travail de Rhodes on est vite conquis par ces multiples portraits de femmes, mais on est tout aussi frappé l’exactitude de son pinceau sur les différentes besognes domestiques que ces femmes accomplissent spontanément. 

Si la présence de la femme est omniprésente dans son ouvrage, c’est tout simplement que Rhode veut rendre hommage à ces travailleuses infatigables  dont le labeur commence au levé du jour (en allant puiser de l’eau au marigot, en allant au champ, en exécrant les travaux domestiques) pour s’achever à la tombée de la nuit (en s’occupant des enfants, en préparant le repas du soir avec un enfants sur le dos…)

Femmes noires, femmes africaines ces femmes dont les mains sont devenus calleuses, des corps musclés dus à la rudesse des travaux champêtres, des seins tombants résultats de plusieurs maternités…Toutes ces descriptions illustrées par les mouvements répétitifs accomplies quotidiennement par les femmes, captés çà et là constituent l’ensemble des œuvres de la jeune peintre qui est aussi épouse et mère.


Toutes  ces toiles sont généralement  peintes au couteau. La variété de ses toiles s’illustre dans un style nettement africain (à partir de l’art statuaire traditionnel), mais également influencé par les courants de l’art réaliste, expressionniste et cubiste.  Ses travaux définies  comme des œuvres de mémoire sociale et culturelle de l'Afrique en général, et du Congo en particulier reposent sur des thèmes  tels que   le respect des notions idéologiques de l'identité et de la diversité culturelle. De ce fait,  Rhode est sans contexte la gardienne de la tradition car elle accorde une grande importance du rapport entre l'artiste et son public et à la question du sens dans l'art.


Rhode Bath-Schéba Makoumbou est née le 29 août 1976 à Brazzaville en République du Congo. Depuis sa tendre enfance, elle a été initiée à la peinture par son père, le peintre David Makoumbou. Elle s'est réellement engagée dans l'art à partir de 1989. À travers ses œuvres, ce sont surtout les activités sociales de la femme africaine qui sont mises en valeur. Depuis 2002, Rhode Makoumbou a créé de nombreuses sculptures en matière composée (sciure et colle à bois sur une structure métallique) représentant les métiers des villages qui tendent à disparaître. Certaines ont plus de trois mètres de haut. À partir de 2003, Rhode a entamé une importante carrière internationale, et expose maintenant dans le monde entier.  Si l’artiste a plein de projets, c’est avec son mari galeriste qu’elle compte  aller de l’avant. On leur souhaite bon vent.

 

 Annette Kouamba Matondo

 

 

 

 

 

 



29/03/2013
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