Pierre Claver Mabiala
Pierre Claver Mabiala
Homme de culture Pierre Claver Mabiala, porte plusieurs casquettes. Comédien, metteur en scène et dirigeant d'une troupe de théâtre, directeur du festival U’Sangu Ndjindji, un des plus grands événements culturels au niveau de Pointe Noire (dont la dernière édition vient de prendre fin) qui a connu une fois de plus un francs succès. Rencontre
En quelle année a été crée l’espace Yaro et qu’est ce qui vous motive à créer cet espèce?
Pierre Claver Mabiala : On avait une troupe théâtrale (le Bivelas) et il nous manquait un lieu de répétition. A cette époque, on squattait une des salles de seule à la Pagode (salle du Centre Culturel Français). Avec le temps, on en eu marre, on décidé de trouver un espace qui nous apparenterait et c’est alors que nous avons sollicité un espace dans les locaux de la mairie de l’arrondissement 4 Louadjili. Après des années de location, nous avons été mis dans la rue par l’état et il fallait coute que coute trouver un autre leu de travail. Après moult recherches, nous sommes tombés sur ce site en 1993 que nous avons baptisé Espace Yaro qui avec le temps et le travail est devenue un lieu référentiel au niveau de notre quartier mais aussi et surtout dans la ville de Pointe Noire. Mais il est claire que à partir de 2003 que le site à commencé à trouver ses marques. Et très vite il a eu de la notoriété par rapport aux formations, à l’encadrement et l’accompagnement artistique que nous offrons. Aujourd’hui nous nous sommes aussi lancés dans la production et la diffusion artistique et nous accueillons régulièrement en résidence cinq groupes artistiques (théâtre, musique, danse) qui utilise notre site pour leur répétition. Et depuis un moment nous nous sommes lancés dans la programmation
Quelles difficultés rencontrez-vous pour animer un tel espace?
Pierre Claver Mabiala : La première difficulté est financière, nous ne sommes pas subventionné ni par l’état, ni par les organisations privées, on vit par rapport nos prestations artistiques personnelles, des mises en scènes, ça et là, de l’événementiel, Nous organisons des manifestions culturels pour les entreprises, pour les privés…Un vrai handicape car c’est avec toutes ces prestations qu’on jongle pour assurer le fonctionnement de la structure, le payement du personnel, l’électricité, l’eau, la connexion internet.. L’autre difficulté est le manque de politique culturelle de notre pays. Une fois qu’on aura une politique culturelle qui marche, je pense que les entreprises culturelles se porteront mieux et auront les moyens nécessaires pour faire fonctionner leurs différentes activités.
Est-ce que la population est intéressée par ce que vous faites?
Pierre Claver Mabiala : Oui le public est présent, c’est aussi l’une des raisons qui nous poussent à aller de l’avant. Notre avantage est qu’on est installé dans un quartier populaire, et que le public est de plus en plus nombreux à venir aux spectacles quelque soit la discipline que lui leur proposons. Reste à maximaliser les activités mais pour cela il faut avoir suffisamment des sous. Notre inquiétude est le jour ou nous n’aurons plus les moyens de payer ce local ou iront ces spectateurs qu’on a réussi à fidéliser. C’est vrai que ce n’est pas vital, néanmoins dans la vision culturelle et artistique ça à un sens d’être au cœur des populations. C’est pour cela que nous collaborons autant que possible avec l’Institut Français pour avoir une diversité de spectacles à présenter., on collabore aussi avec associations des jeunes, des écoles de quartier, et on leur offre des programmes spécifiques .
En général ce n’est pas souvent facile de fidéliser un public. Comment astuce utilisez vous les pousser à revenir ?
Pierre Claver Mabiala : Je suis avant tout fils du quartier, e je pense que cela a une grande importance car on se retrouve parfois dans les nganda ou nous discutons amicalement, j’assiste parfois à des compétions de foot des jeunes, je suis présent lors des veillés mortuaires. Et donc les gens me connaissaient plus ou bien et quand je les invite aux spectacles, ils viennent spontanément comme pour faire honneur à fils du coin. Certains viennent même assister aux répétitions et ont parfois déjà l’idée du spectacle. Et quand des artistes étrangers arrivent à l’espace Yaro, ils vienennet discuter, bref il y a vraiment une vie au sein de l’espace. En fait, on essaye de dépasser le cap de l’artistique, de tissé des liens au delà des salles de spectacles, avec la population et ça marche plutôt bien. Et par rapport à cette démarche quelques artistes étrangers venus en création ont soutenu des enfants ici en prenant en charge leur scolarité tel l’administrateur du groupe Archi musique (France). C’est difficile à faire asseoir mais on arrive peu à peu.
Votre dernier mot
Pierre Claver Mabiala : Je suis parfois indigné par le comportement de nos dirigeants qui n’ont pas encore compris que la culture est le miroir d’un pays. On est le dernier pays à avoir mis un programme de promotion et de soutien à la culture. On doit notre survie aux subventions extérieures parce que le Congo ne nous offre rien. C’est dommage qu’à chacune de nos créations qu’on fasse recours à la France ou aux autres organisations étrangères pour faire valoir notre culture Et qu’est ce que le ministère de la culture fait ? je pense quand même que l’état doit se ressaisir ?
Propos recueillis par Berna Marty
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