Basango-ya-Brazza.

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Nadège Batou

 « Un pays qui n’a pas d’images, n’existe pas »

Nadège Batou débute sa carrière en tant que journaliste. Bien que ce métier lui permet de subvenir à ses besoins mais elle ne s’y sent pas à sa place. En 2007, elle entrevoit enfin une ouverture à son rêve, en co-réalisant avec Alain Nkodia, réalisateur congolais « Ndako ya bandeko qui connaît un joli succès national. Et enthousiasmée par l’euphorie de l’opinion publique suite à cette première réalisation, l’artiste décide d’aller se former en participant aux Ateliers Varan à Paris, puis intègre les rangs de l’Université d’été de la FEMIS. A la sortie de ces formations, la cinéaste réalise entre 2008 et 2011 :Ku N’kélo,Dallas de Paris,  Mwana congo  et s’essaie à la fiction avec la série Les Boulistes, sitcom de 36 épisodes de 6 minutes qu’elle co-réalisé avec Amour Sauveur réalisateur conglobas. Peu de temps après l’artiste, s’envole vers le Niger où elle travaille durant deux ans avec Sani Magori (réalisateur et producteur nigérien) au développement de plusieurs films documentaires sur la vie de ce pays sahélien. Initiatrice du festival cinéma itinérant des 7 quartiers Nadège est désormais installée en France ou elle ne s’endort pas sur ses lauriers. En pleine promotion de son dernier documentaire « Le  divan » réalisé dans le cadre du concours l’Afrique au féminin organisé par CFI et Canal Plus, Nadège nous donne son opinion  sur le cinéma congolais.

 

Peut-on avoir en quelques mots ton appréciation du cinéma congolais?

Nadège Batou : Je ne sais pas si je suis aujourd’hui en droit de donner une appréciation  sur le cinéma congolais. Mais en même temps il ne faut pas avoir fait de grandes études pour se rendre à l’évidence que ce dernier n’existe pas. Nous sommes bien quelques uns qui tâtonnons, mais je pense pour ma part que le cinéma est avant tout un Art. Aussi pour qu’il existe, il faut qu’on lui donne la valeur qui lui est due. Est le cinéma comme les autres arts sont des métiers à par entière qui contribue dans le développement des idée et de mœurs. A partir de ce moment là,  il impératif de lui mettre en place des institutions solides qui le protègent afin qu’il participe à la marche de notre économie. Mais comme rien n’est fait dans ce sens, je me permets de dire sans beaucoup de difficultés, que le cinéma congolais n’existe pas. C’est malheureusement une appréciation qui fait plus mal à une personne qui se bat pour en faire son métier. Une illusion de ma part peut-être !

Ton opinion sur la Nouvelle vague de réalisateurs

Nadège Batou : Loin de moi l’envie de donner une quelconque leçon, tout ce que constate c’est que nous avons du talent et il y a assez de place pour tout quiconque veut faire du cinéma. Mais  notre devoir, afin que nous soyons compétitivité avec les autres, est aussi de nous  perfectionner, en se remettant chaque jour en question. Car la guerre des images est en force. Un pays qui n’a pas d’images, n’existe pas. Aussi dans cette bataille très engagée,  ne gagnent que ceux qui se donnent les moyens essentiels à la maîtrise de ses techniques.

Et qu’est devenu le festival des  7 quartiers ?

Nadège Batou : Le festival des 7 quartiers est en stand-by en ce moment. J’avais besoin moi-même de me nourrir d’autres énergies afin de m’ouvrir sur des larges horizons.  Aussi lorsque j’en aurais fini avec ce processus intérieur,  le festival reviendra. Car mon souhait est  qu’il ne soit plus le festival de Nadège Batou, mais celui des passionnés du 7 ème art.

Sur quel projet travailles-tu  en ce moment?

Nadège Batou : Je travail en ce moment sur mon premier long-métrage et sur deux court métrages. Je ne peux t’en en dire plus puisque je ne sais pas moi-même de quoi ils parlent tous.

Et quand est ce que tu comptes rentrer et mettre ton expérience au service des cinéastes au Congo ?
Nadege Batou: C’est par ce que je n’ai pas encore acquise cette expérience que je ne peux pas encore la mettre au service des autres.  J’apprends encore. Un jour viendra ou cela sera possible mais pour le moment je me forme, me remets en questions et ne lasse pas d’apprendre. Mais je viendrais quand l’occasion se présentera.

 Propos recueillis par Berna Marty

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/12/2014
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