LUDOVIC KIASSALOU
« En culture, seule la musique à une place de prédilection, les autres disciplines peuvent aller voir ailleurs.» De « La solitude des champs »
De Marie Koltes à «Banc de touche » de Dieudonné Niangouna, en passant à la « Folie de Janus » Ludovic Kiassalou, comédien congolais ne se présente plus. Il fait partis de la nouvelle génération des comédiens appelés à enrichir le paysage théâtral congolais. Nous l’avons rencontré il nous parle de sa passion, de ses projets et ambitions.
Nouvelle République : Comment êtes vous arrivé au théâtre ?
Ludovic Kiassalou : C’est en 1998, que j’ai commencé à fréquenté les salles de théâtre sans pour autant m’engager. A l’époque j’enseignais. Mais avant cela, lorsque j’étais au séminaire, nous montions de temps en temps des spectacles, j’ y ai pris goût sans pourtant me douter qu’un jour j’en ferrai mon métier. Certes nous ne n’étions pas très outillés mais avec le temps j’ai pu acquérir quelques notions. Ce qui fait que lorsque j’ai rencontré Antoine Yerrika metteur en scène congolais je n’ai pas eu trop de mal à m’intégré dans le groupe. Ma rencontre avec Antoine a été pour beaucoup car elle m’a permis de rencontrer le monde du théâtre
Nouvelle république : Quand est ce que vous avez su que vous ferez du théâtre votre métier ?
Ludovic Kiassalou : En 2002, lorsque Fine Poaty conteuse marionnettiste été mal reçue dans l’établissement ou j’enseignais. C’était une humiliation pour moi de voir mes amis artistes traités de la sorte, je pris la décision de partir et de laisser derrière moi l’enseignement.
Nouvelle république : Quelle est le spectacle qui vous a fait connaître du spectacle ?
Ludovic Kiassalou: Je pense que c’est dans banc de touche mais l’opinion publique pourra dire autre chose. Le personnage d’Alino dans banc de touche a permis au public congolais de me connaître sous nouvel angle. Je n’avais pas eu autant congratulations au près non seulement des artistes mais aussi du public. Je m’étais vraiment impliqué dans cette pièce, je suis allé dans les gradins au stade pour voir Alino, ce fanatique déluré qui fait des choses invraisemblables lors des matchs de football. Si le public a eu l’impression d’être en face de ce personnage , c’est parce que nous avons travaillé et retravailler pour arriver ce résultat le metteur en scène et moi même. C’est pour dire que travail paye.
Nouvelle République : Si sur le plan international le théâtre congolais à une grande visibilité, sur le plan national peu d’artistes sont connu de leur public. Comment vous, entant que comédien et co- fondateur du festival Mantsina sur scène ( festival de théâtre) comptiez vous faire connaître du public de la place ?
Ludovic Kiassalou : Déjà, il faut signaler qu’il n’y a pas de réel politique culturelle au niveau national. Il reste que les artistes eux même doivent être soudés pour se prendre en main. Ce qui signifie, avoir tout le temps recours à leurs propres moyens.. Mais à force de piocher dans ses économies, sans avoir d’entrée on finit par s’appauvrir. Le ministère devrait tout même songer à convoquer des journées de réflexions autour d’un thème artistique pour avoir une idée sur ce sui se passe au niveau national. C’est tout de même écœurant de remarquer que le ministère de la culture soit très souvent étonné lorsqu’on lui fait part de nos invitions. Ici, seule la musique à une place de prédilection, les autres disciplines peuvent aller voir ailleurs. Il n’ y jamais d’aide en dehors bien sure des salles, mais ce n’est pas suffisant. Si nous organisant des festivals ce n’est pas pour nos beaux yeux mais c’est aussi pour faire connaître les comédiens de la place qui n’ont pas la chance de voyager et par conséquent le Congo, notre pays. Il faut que le ministère de notre tutelle fasse des descentes au niveau des différents sites pour voir ce qui s’ y fait. Aussi, auront-ils une idée des animations réalisées dans ces espaces efin qu’il y’ait une synergie entre le ministère et les promoteurs de ces sites. Peut être que les musiciens ont plus de chance par qu’ils font le « fayotisme» car leurs chansons sont truffées de dédicaces faisant des louanges à certains grands hommes de la place. Mais pour répondre à ta question , je dirai qu’à Mantsina par exemple, nous avons fait de telle sorte que les spectacles soient éclatées dans les différents sites de la place : Espace Marico, Espace Tiné, Cercle Sony Labou Tansi… Nous sommes les portes paroles des congelais lorsque nous allons en tournée, d’ailleurs lors de votre présentation on commence par votre pays c’est seulement après qu’on fait état de votre identité civile et enfin du spectacle .
Nouvelle république : Beaucoup d’artistes pensent que jouer au centre culturelle français CCF est un passeport vers l’occident. Est ce uniquement le CCF qui fait la renommée de l’artiste ? Et c’est qui expliquerait le non intérêt de beaucoup d’artistes de la place à se produire dans les différents sItes ( Espace Tine, Espace Marico, Espace Matsoua, Cercle Sony Labou Tansi) de la place ?
Ludovuc KIASSALOU : Qu’on ne se voile pas les yeux, IL y a un réel problème qui se pose dans ces différents sites. Les conditions techniques, le matériel, et pour beaucoup d’artistes la rémunération. Dans ces espaces pour obtenir des spectacles de qualités notamment au niveau théâtral, c’est très difficile. Des chantiers, c’est possible mais vouloir ressortir le coté artistique ( texte, lumières, sons) c’est une autre paire de manche . Mais ne nous leurrons pas, beaucoup d’artistes voient en effet le coté rémunérateur et ne se préoccupent pas toujours de l’artistique qui demande beaucoup de travail et de patience pour arriver au top.
Nouvelle république : On ne vous voit plus ces derniers temps sur la scène ? Que faites vous ? Et quels sont vos projets ?
Ludovic Kiassalou : c’est vrai que cela fait un moment que je ne suis pas monter sur scène, mais je l’ai décidé. Plusieurs raisons ont fait que je m’éloigne des tréteaux. Il y a qu’à mon retour d’Italie, j’ai été malade, puis il y a eu la mort de mon frère, un être cher qui m’a vraiment aidé dans mes entreprises notamment dans le travail de scénographie. La matière première du village de mantsina c’est au près de lui que j’allais le chercher à Ntoula . Sa disparition a un peu chamboulée mes projets. Mais bon aujourd’hui ça va, j’au plusieurs projets notamment la Folie de Janus texte Sylvie Diclos Pomos que je vais jouer en France en février prochain en France, puis pour le moment je suis dans une création : 309 mots dans un aquarium de Sony Labou Tansi, et j’envisage si tout marche bien de créer des semaines cuturelles à Ntoula (à l’image du festival d’ Avignon) pour essayer de décentraliser le mouvement artistique toujours focalisé au CCF.
Propos recueillis par Annette KOUAM Annette Kouamba Matondo
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