Basango-ya-Brazza.

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L’irréparable s’est produit

Le dimanche 04 mars aux environs de 8 heures, les populations congolaises ont été réveillées par des détonations d’armes venant du régiment blindé de Pila, au centre ville de Brazzaville. Bilan environ 300 morts (un chiffre qui pourrait malheureusement s’alourdir) et pas moins d’une centaine de blessés


Alors que les fantômes de la guerre civile de 1998, s’évanouissaient, un nouveau choc, semblable à un ouragan a décimé sur son passage plusieurs vies humaines et a causés d’énormes dégâts matériels ce dimanche matin dans la périphérie nord de Brazzaville.

Ceux qui s’apprêtaient gaiement à aller à l’église, ceux qui dormaient encore, et d’autres qui  s'empressaient à aller rendre visite à la famille. Puis le drame, un vent puissant, inattendu a soufflé sur la ville et rasé plusieurs quartiers de Brazzaville nord dont Pila, Ouenzé et Talangai. Cris, pleurs, et jurons, le deuil s’est invité dans au sein de la population comme nous l’explique Eric étudiant, et habitant de 750 dans le quartier Ouenzé.

« Tout s’est passé comme dans un film, après la première détonation, le ciel s’est rapidement assombrit et l’instant d’après des portes et fenêtres se sont effondrées, des toitures se sont envolées et un nuage de fumée noir a recouvert le ciel. Puis, la panique, je n’avais jamais vu une telle cohorte humaine (survivants, blessés, et morts) entassées ainsi sur le sol » explique le jeune garçon en colère qui se demande comment de telles armes pouvaient se retrouver en plein centre ville.

Affolés certains sont sortis sans argent, des familles se sont éparpillées dans la fuite. François déclare « j’ai vécu l’enfer hier quand j’ai perdu ma petite fille de six ans qui s’est heureusement retrouvée avec ma voisine dans la fuite. Et comme la communication était coupée, on ne pouvait pas avoir des nouvelles. C’est seulement dans l’après midi que je l’ai retrouvée. Mais ce qui m’attriste est que ma voisine elle, a perdu son mari » confit t-il les larmes aux yeux

Aurore quand a elle, s’est abritée sous immeuble ou elle a vu arriver des blessés graves et certains y succomber par manque de secours. « Pleures, gémissement des blessés, affolement des survivants, devant le nombre de corps inanimés, j’ai participé comme une automate à   cette funeste ambiance, le cœur serré en attendant de rejoindre le reste de ma famille à Mikalou » explique t-elle.

Comme plusieurs personnes de cette zone, Aurore a vu sa toiture  être arrachée, les murs de sa maison lézardée et a retrouvé le reste de ses biens sous les décombres. «L’essentiel pour moi est que je sois en vie quand au reste, dieu seul sait » déclare t-elle accroupie à même le sol entrain de faire le tri sur ce qui reste de ses biens.

«  Même les guerres civiles n’ont pas fait autant de dégâts. En une journée tout un quartier a été dévasté et je ne vous parle pas des pertes humaines. Je ne sais si je réussirai à effacer toutes ces images de ma mémoires, c’était trop horribles » avoue Serge qui contient à peine sa colère devant les décombres des habitations de son quartier.

Du coté des hôpitaux, et plus particulièrement au Centre Hospitalier Universitaire (CHU), le personnel est submergé comme nous l’explique un médecin « Nous sommes débordés, d’abord par nos anciens pensionnaires qui sont paniqués par les détonations, ils  sortent de leurs salle et envahissent les couloirs, puis il y a les blésés et les cas graves qui arrivent, à tout instant.» explique le jeune médecin pressé de retrouvé ses collègues.

Une jeune fille accompagnée de sa mère admise dans le service de pédiatrie depuis quatre jours avec ses triplés veut renter chez elle « Je ne sais  pas ce que nous allons faire ici car on ne retrouve plus les infirmières. Et dans salle, il y a quelques dégâts causés par les détonations, je préfère rentrer à la maison ce soir, et revenir demain quand ça sera un plus calme » explique Ella visiblement inquiète par l’arrivée massive des patients.

Contraste pourtant car une fois sortie, des quartiers nord touchés (Talangai, Pila et Ouenzé,) la vie continue et certains habitants sont même surpris d’apprendre qu’un tel drame s’est produit

Enfin en attendant d’en savoir plus sur les causes de cette explosion, ce triste événement devrait être le déclic pour une délocalisation des camps militaires vers des zones non habitées.

 

                                                                                          Annette KOUAMBA MATONDO



09/03/2012
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