Basango-ya-Brazza.

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Le Socle des Vertiges


On y sort bien  retourné

 


« Dans le socle des vertiges » présenté le 14 Décembre dernier à l’Institut Français de Brazzaville, l’auteur, metteur en scène et comédien Dieudonné Niangouna n’est pas allé par le dos de la cuillère.  Autour d’une histoire de famille entre deux frères, qui n’est en fait qu’un prétexte, l’auteur par le biais des souvenirs et anecdotes revisite les différentes périodes  qui ont marqué la politique congolaise.

 


Loin de nous faire un cours d’histoire et de servir de guide touristique, Dieudonné Dieudonné intarissable n’a pas fini de nous surprendre. Le socle de vertiges est un condensé de chroniques allant de la période post coloniale, jusqu’ à l’arrivée de la démocratie.

Dans le socle de vertige,  il est s’agit de deux frère Fido et Roger, qui se déchirent pour une femme. A coté de ce conflit fraternel, Dieudonné s’attaque à la société et à la culture congolaise, tout y passe : idéologies, slogans, divertissements, politiques, religion, santé, éducation…

 Il dénonce les injustices et les peurs d’une société, moulée à l’image d’un « président commandeur » qui use de subterfuges pour assujettir un peuple.  Un exemple évoqué dans le spectacle est celui de la morale à école primaire  « le pionnier est discipliné et travailleur (…) » ou des  élèves  étaient obligés de mémoriser des articles comme des automates sans vraiment en  comprendre le sens; mais peu importe c’était la mode et il fallait s’y soumettre: 

Relaté sous forme de souvenirs, il remonte dans le temps par le biais des chants et jeux populaires de l’époque, en diffusion les bandes publicitaires et des refrains des dessins animés qui ont marqué cette période. Bercé par cette ambiance, le public n’a  pourtant pas le temps de savourer ces moments car la minute d’après des images cruelles apparaissent sur un  écran. On ferme les yeux, les plus courageux  continuent le voyage non sans rechigner, en poussant des cries de frayeur, ou en émettant des commentaires acerbes.

Par ailleurs, si des éclats de rires fusent et des applaudissements s’enchaînent dans la salle, on est tout aussi choqué par la virulence des propos de l’auteur qui s’accompagnent des vidéos d’une barbarie insupportable (abattement d’animaux, bavures de sang, déchiquètement  de volaille) et des sons intolérables  qui vous conduit instinctivement à vous boucher les oreilles.

Puis, avec beaucoup de dextérité les artistes ( Abdon Fortuné Koumbha, Ludovic Louppé, Criss Niangouna, Dieudonné Niangouna, Ulrich N’Toyo, Papythio Matoudidi
Aliénor Vallet,  Pierre Lambla , Ludovic Louppé, Papythio Matoudidi, Dieudonné Niangouna) volent à notre secours  et  enchaînent avec une peinture  plus enjouée  en exhibant des pas de danse sur la scène, en chantant des vieux  tubes à tue tête … Toute cette ambiance remet un peu de baume dans les cœurs des spectateurs qui poursuivent le voyage  moins anxieux.

2 heures 30 minutes de voyage qui sont passés vite, grâce à une prestation pleine de vitalité de toute  l’équipe, et comme en   
témoignent les rires qui ont ponctué le déroulement de la pièce, le public a aussi trouvé son compte.  Une aventure  pleins de rebondissements que les comédiens ont su bien mener car cette histoire était visiblement écrite pour eux.  On y sort tout émoustillé, le  coeur et la tête pleins de souvenirs.

Annette Kouamba Matondo

 



19/12/2011
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