Le ral-le- bol de Myereite
Le harcèlement sexuel dans les sphères professionnelles au Conga Brazzaville est devenue une pratique courante. Un supplice dont est victime plusieurs femmes qui décident généralement de garder le silence pour ne pas perdre leur emploi. Pourtant Myreite (nom d’emprunt) a décidé de lever le voile sur ce tabou qui a longtemps empoisonné son quotidien. Un témoignage poignant, bouleversant qui va inciter d’autres femmes à briser le silence.
Myereite est une jeune diplômée sortie droit de la Faculté de Science et Technique de La Communication. Elle vient d’être affectée au service de communication dans une grande institution de la place. Une aubaine pour la jeune fille qui voit en fin ses rêves se réaliser après un parcours en dent de scie.
Heureuse et fière d’obtenir ce poste, grâce à ses compétences, elle envisage d’y faire une belle carrière d’autant plus que la simplicité et la bienveillance de monsieur Arnaud DG de la boite lui donne des ailes.
En effet, le soir de sa prise de sa service, elle est invitée à la table du Dg, sans doute pense Myereite une coutume de la maison pour faire plus ample connaissance avec la nouvelle recrue. Ce rêve en couleur va rapidement se transformer en cauchemar il m’appelait tous les jours même quand je n’étais pas programmée et cela avait le don d’énerver mon conjoint. Il m’offrait des présents (parfums de marque, accessoires, sous vêtements que j’avais de plus en plus de mal à justifier au près de mon cher époux» explique la jeune fille visiblement triste.
Il ne laissait plus en paix. Il voulait que je sois à sa disposition à l’intérieur comme à l’extérieur de la boite. Je subissais un calvaire. Un soir, nous sommes restés tard au bureau avec Arnaud. On a discuté de tout et de rien, puis, il s’est levé et est venu vers moi et à commencer à me masser le cou. Puis son message est devenu plus intime. Je me suis levée, j’ai pris mes affaires et je suis partie en claquant la porte.
Le lendemain, en déposant un courrier dans son bureau, il est revenu à la charge, sa main a effleuré ma cuisse, puis une autrefois sa main baladeuse est passée sur mon corsage. Un vrai obsédé déclare Myereite d’une voix chargée de colère.
Elle reprend la parole après un moment de silence « Il y avait des jours ou j’avais peur d’arriver au boulot ; j’en ai parlé à des amis collègues qui m’ont fais savoir que j’en faisais trop, que j’avais un bon travail, un bon salaire, que je devais fermer les yeux. Plusieurs d’entres elles, m’ont même encouragé à passer à l’action et que mon mari n’en saurait rien.
Un soir, j’ai décidé de mettre fin à cette souffrance. Je suis partie. Grace à mon conjoint qui m’a compris et ne m’a pas jugé, j’ai quitté cet enfer la tête haute. Si j’avais écouté mes amis, je serai encore dans cette boite mal dans ma peau et au bord de la dépression.
Bref, aujourd’hui je me porte mieux, j’ai repris confiance en moi grâce à centre d’écoute et d’aide des victimes du harcèlement. Le harcèlement sexuel est une atteinte à la dignité humaine. La nier c’est être complice d’un acte ignoble.
Propos recueillis par Annette Kouamba Matondo
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