Basango-ya-Brazza.

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Le bijou, une signature élégante qui démarque toute femme

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La chaine à la cheville, objet de coquetterie ou de vulgarité. Décryptage d’un accessoire décidément controversé au sein de la société congolaise.

 « En or, en argent, le bijou reflète la personnalité d’une femme à travers ses formes et sa couleur», explique Angélique la cinquantaine dont les oreilles rehaussées de perles illuminent son doux visage. Sur sa cheville une chaîne de couleur or orne finement son pied.  Même si son port ne fait pas l’unanimité dans son entourage, cette femme d’affaire assume ce choix. « Certaines personnes me jugent à travers le port de ce bijou, et certaines femmes pensent que je suis à la limite une prostituée. C’est leur point de vue. En ce qui me concerne, c’est uniquement une façon d’être coquette et puis je m’en fou car cela fait plus de vingt ans que j’en porte et je ne m’imagine pas sans ce bijou. »

« Une femme qui porte une chaine à la sa cheville est à la recherche d’une proie et donc d’un homme ». Une phrase qu’entend au quotidien Marina, étudiante vue qu’elle porte une chaine à sa cheville depuis l’âge de 18 ans. Des railleries et des allégations qui ne sont malheureusement pas fondées mais qui avec le temps ont été largement répandues au Congo et dans quelques pays en Afrique.

Des préjugés qui ont la peau dure car contrairement aux autres bijoux (bagues, chaines, bracelets, boucles d’oreilles) qui apportent à la femme une touche de distinction, le port de la chaînette dévalorise l'image de celle ci.  « Comment envisager une tenue élégante dans l’air du temps sans y avoir ajouté votre touche personnelle avec un bijou »  explique Jeanne Mabeta enjouée, la trentaine, fashionniste mère de trois enfants, qui arbore fièrement une chaîne à sa cheville.  

En effet,  entre féminité, élégance et raffinement, de plus en en plus de femmes et de jeunes filles se laissent séduire par cette mode même si elles sont parfois sujet de moqueries et d’insultes injustifiées. « Pour moi, une fille qui porte une chaine à la cheville ne peut être qu’une prostituée » avoue sans ménagement Roger Mouanga la trentaine informaticien, qui préférait se séparer de sa compagne si un jour il lui venait l’idée d’en porter. Même son de cloche pour Patrick Mananga « la chainette à la cheville est une sorte de communication non verbale….le courant passe rapidement ».

Mais malgré toutes ces insinuations portées à son égard, Marina est restée ferme, elle déclare « c’est un bijou comme les autres, je veux seulement mettre ma jambe en valeur ». Stella Mombo, étudiante de 22 ans est du même avis « Je me sens belle quand j’ai ma chaine à la cheville, je la mets sans arrière pensée. D’ailleurs ma mère en porte depuis qu’elle a l’âge de 22 ans, ma sœur ainée aussi et elle est correctement mariée ».

Objet d’esthétique ou  de vulgarité, cet accessoire de beauté courtisé par les uns et repoussé par les autres résiste malgré tout aux critiques car comme l’a fait entendre Francois Ngoma , la quarantaine et fonctionnaire «  je connais des femmes et des adolescentes  qui ont l’air des saintes Nitouches avec des langues jupes qui trainent à terre, mais qui sont des effrontées de la première heure,  alors que certaines filles ou femmes qui portent ces chaines à chevilles sont des femmes respectables. Ma femme elle en porte, et pour moi,  c’est  tout simplement un  objet de coquetterie »

 

 Annette Kouamba Mationdo



04/03/2014
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