Jussie Nsana. (Artiste plasticienne)
Connue et appréciée dans le monde de l’art pour sa bande dessinée, sa peinture et aujourd’hui pour ses créations visuels, Jussie Nsana la vingtaine révolue a dernièrement reçu le prix de la vidéo lors de la dernière édition des ateliers Sahms l’année dernière « Pour moi, la vidéo est comme une toile, quand je prends ma caméra c’est comme si j’avais un crayon entre mes mains pour réaliser une planche de BD ». Artiste accomplie, la plasticienne est en pleine résidence où elle prépare une exposition à l’espace Basango.
« Je ne veux pas etre figée dans ma peinture, je ne veux pas non plus avoir une touche ou tout le monde me reconnaît, je veux une peinture à l’image d’un carrefour où tout le monde passe et se retrouve » dit tout simplement Jussie Nsana pour expliquer sa démarche artistique. Très jeune, la plasticienne s’attèle au dessin à ses moments libres en s’inspirant des héros des livres illustrés que l’offre sa mère à chaque fois qu’elle à une bonne note. Des collections entières qui nourrissent l’artiste tout au long de son enfance et lui ouvre des portes de l’imaginaire « dessiner me permettait de voyager au travers des images et cela m’apaisait quand j’avais quelques ennuis » raconte Jussie émue. Chemin faisant, elle fait la connaissance Rey Milandou, artiste paysagiste qui se trouve etre son grand père. « Avec lui, je me lance dans une nouvelle aventure, je me suis débarrassée de mes personnages de BD pour me plonger dans un univers plus vaste, plus beau et la nature autour de moi est devenue ma principale source d’inspiration et avec le temps J’ai commencé à prendre de l’assurance dans mon travail et mes œuvres devenaient de plus en plus précis » avoue Jussie Nsana.
Un coatching qui donne des fruits puisque la jeune pousse, un peu maladroite certes commence à ébaucher ses premières toiles et est sollicitée a plusieurs reprises pour des expositions lors des grands événements culturels à Brazzaville. En 2002 elle signe sa première exposition professionnelle alors qu’elle est au collège. Rassurés par son talent, ses parents n’hésitent pas l’inscrire à l’école des beaux arts, (l’ENBA), comme elle le désire. Puis les événements s’enchainent. Elle va d’exposition individuelle à des expositions collectives et y sort toujours avec une distinction. En 2007, son diplôme en poche, l’artiste ouvre un centre de loisir nommé « Nsan’art» dans le quartier de Mfilou où elle vient nouvellement d’emménager avec sa famille. « Quand je suis arrivée à Mfilou, je vivais dans une parcelle non cloturée et quand je dessinais, les enfants du quartier venaient m’entourer. Au début ça m’agaçais un peu et au finish, j’ai eu envie de transmettre ma passion à ces enfants.»
Une initiation qui prend rapidement forme grace au soutien financier de ses parents « les ateliers se passaient chez et nous avons réaliser avec les enfants pas mal d’activités où nous avons été primés par des organismes internationaux en charge de l’enfance » a informé Jussie qui sera malheureusement affectée à Pointe Noire au moment où le centre commençait à avoir une renommée dans son quartier. A Pointe Noire, elle ne se repose pas sur ses lauriers, le temps de poser ses valises et de marquer ses empreintes dans l’établissement ou elle dispense les cours, Jussie décide de remettre sur le tapis son projet de centre de loisir pour enfant.
« Grace à l’aide d’une structure ici, j’ai pu mettre en place le festival d’art de loisir pour enfant dénommé « Anime tes vacances ». Et en ce moment nous préparons la sixième édition qui va se dérouler pendant les grandes vacances car le but de cette rencontre, est d’occuper les enfants à travers les activités saines et éducatives en leur initiant à l’art, de plus ce sont des artistes professionnels qui animent ces ateliers. » Explique longuement Jussie qui regrette ne pas pouvoir faire le suivi des enfants qui fréquentent ces ateliers.
Infatigable, l’artiste a récemment collaboré avec la kermesse sida vacance ou elle a animé le stand promotion des talents. Heureuse de partager sa passion, Jussie avoue toutefois que « ce n’est pas facile tous les jours, mais on fait avec, j’ai décidé d’etre artiste et j’y crois, quant au revenu, je ne peux pas non plus me plaindre car j’arrive à m’organiser avec ce que je gagne. Et puis quand j’ai commencé à dessiner il n’était pas question d’argent, parce que j’avais un talent et des capacités, le reste je pense vient après. »
Annette Kouamba Matondo
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