Basango-ya-Brazza.

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Julienne Alurice Nkanza Miambi



Assistante sociale le matin, céramiste–peintre les après midis et les weekends, Julienne Alurice Nkanza Miambi la trentaine, mère d’un petit garçon de 7 ans entre dans les arcanes de la céramique en 2004 initié par le célébrissime ingénieur Albert Kinzonzolo  dans son atelier de céramique à Makélékélé. Adresse très estimée il y a encore une dizaine d’années puisqu’elle est devenue avec le temps une excellente école d’apprentissage.  Et dix ans plus tard, Julienne n’a qu’une seule envie, celle de transmettre son savoir à la génération future.

«  J’aime venir faire la céramique chez maman julienne, on s’amuse bien ici avec mes amis » dit spontanément Julienne âgée de 6 ans qui regarde qui observe depuis un moment son travail. « C’est mon ami, Malonga qui m’a emmené ici. Au départ, je faisais m’amusais avec les autres. Mais petit à petit j’ai appris à composer mes vases à fleur. Je trouve ca magique »  raconte Destin avec des simples mots

Nous sommes au 606 de la rue Nganga Antoine où Julienne nous fait découvrir son  modeste atelier. Une pièce grise à ciel ouvert ou sont exposés ça et là des tableaux de peinture, masques, tasses, objets de décoration, services assiettes. Des trésors aux formes généreux, élancés, légers, colorés, bref des œuvres faites à son image «  Mon souhait est d’arriver à créer, ou à provoquer une émotion à travers une forme et sa couleur », avoue timidement Julienne le pinceau à la main décorant habillement un vase à fleur.

Pas de concept ou de démarche, elle se laisse guider par ses mains pour façonner son œuvre. «  Entre l’argile et moi, je bâtis une histoire par le toucher,  c’est un  plaisir sans cesse renouvelé que j’ai envie de partager aux autres » témoigne la  céramiste

Ce qui était au départ un passe temps est très vite devenu une passion. Au fil de ses découvertes, julienne a de plus en plus du mal à se contenir ; elle veut transmettre ce qu’elle a appris aux jeunes enfants. Et en 2013,  elle décide à se lancer dans l’aventure en ouvrant un petit atelier ou elle accompagner les enfants (de 5 à 15) ans désireux de s’initier au métier de céramiste.

 «  Au départ j’avais une vingtaine d’enfants, puis le groupe s’est  rétrécit.» raconte la céramiste qui a dû batailler fort pour redonner confiance à ceux qui sont restés et par ricochet à obtenir l’autorisation de leurs parents à venir prendre part aux ateliers du weekend en dehors du projet « chantier vacances » ou les enfants sont formés pendant toute la période des congés.

«  J’étais assez sceptique quand  Brice mon fils de 10 ans a commencé à fréquenter l’atelier de madame julienne. Je me disais qu’il allait perdre son temps au lieu d’étudier. Mais un jour, je suis tombée sur l’un de ses dessins et je me suis rendu compte que mon fils avait un bon potentiel dans le dessin »  a reconnue  Monique Kissangou, un peu confuse qui depuis ce jour pousse son fils à y aller notamment le weekend

Rodrigue Kandza également retissant au départ  a été obligé de se rendre à l’évidence  «  Quand Marc a commencé à fréquenté ce centre, il a aussi commencé à s’intéresser à l’histoire et bizarrement ses notes en classe ont commencé à s’améliorer. Mon fils m’apprend beaucoup sur l’histoire de l’art. J’ai compris qu’on même temps qu’ils apprenaient à dessinait, il y avait un grand réveil en lui et je peux que féliciter cette dame et sa structure » a fait savoir monsieur Kandza qui se réjouit du fait que son fils ne traine pas dans les rues comme il est de coutume durant la période de la saison sèche.

Depuis plus deux ans, Julienne Kandza Miambi s’attèle bec et ongles à faire vivre cet atelier. «L’atelier de céramique est une activité extra scolaire qui permet à l’enfant de laisser libre cours à son imagination au lieu de rester à longueur de journée devant la télévision. Quand les parents ont  compris cela, certains sont venus personnellement me confier leurs enfants »  a confié Julienne n’arrête pas de d’être étonnamment  surprise par le travail des enfants qu’elle dit remarquable.

«  En effet, plus je travaille avec les enfants, il ya trois quatre à cinq apprenants qui se démarquent des autres, mais dommage que les parents soient encore retissant vue que ceux-ci considèrent le métier d’artiste comme improbable. Pourtant comme le souligne Julienne «  quand on a le talent, il faut l’exploiter et puis tout le monde ne peut pas être ingénieur, médecin, avocat. J’espère seulement que leurs travaux pourront un jour faire l’objet d’une exposition car ils ont du talent et c’est dommage qu’ils s’arrêtent au milieu du parcours » a fait savoir la jeune fille.

 Malgré toutes ces contraintes, julienne garde la tète haute. « Quand tu es peu connue les gens s’intéressent peu à toi, combien même, ils reconnaissent ton talent, ils ont  peur de prendre des risques.» Heureusement que la céramiste  a réussi à fidéliser sa clientèle « j’ai un carnet d’adresse et des gens me contacte directement pour des commandes  mais ce n’est pas suffisant car un artiste a besoin de rencontrer du monde, d’échanger pour faire évoluer son travail » a fait savoir Julienne qui espère avoir une éventuelle proposition d’exposition bientôt.

 Annette Kouamba Matondo

 

 

 

 

 

 

 

 



25/08/2015
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