Huitième édition des Rencontres itinérantes des Arts de la Parole et du Langage
Une forte mobilisation du public
Du 01 au 10 Juin dernier, une dizaine de conteurs ont déposé leurs bagages sur le sol congolais le temps d’un voyage dans le monde de l’imaginaire. Originaire de la RDC, du Togo, Niger, France, Belgique, Suisse et bien évidemment du Congo, les conteurs ont célébré les arts de la parole et du langage dans toute sa splendeur. Une huitième édition qui a connu une franche participation des spectateurs qui sont arrivés de plus en plus nombreux au fil des jours.
Il est bientôt 18heures, les artistes musiciens s’affairent à installer le matériel. Les énergies concentrées pendant des semaines de préparation vont bientôt être libérées. La Sanza de RDC, s’apprête à illuminer la scène. Une musique à la croisée des chemins mêlant instruments traditionnels et modernes sous la houlette de Eddy capitaine du navire.
Un début de croisière qui s’annonce d’or et déjà colorée autour d’un programme subtilement concocté (contes, musiques, excursion, atelier, conférences débats, exposition, journées de reflation) avec de quoi se restaurer et boire avant et après les spectacles.
Et comme chaque édition à son empreinte, l’équipe du RIAPL, a voulu marquer cette édition d’une pierre blanche en invitant de remarquables conteurs que le public a découvert au travers de leurs prestations .Il s’agit entre autre Jeanine Esther Lokokou, ( Congo Brazzaville) Fabienne, Vueilleumier, ( Suisse) Michel Corrignan ( Bretagne, Mamy Shatamba, ( RDC) Joelle Lartelier, ( Belgique) Pascaline Ouedraogo burkina Faso), Allassane Sidibé ( Togo), Beno Kokou Sanvee ( Togo), Ado Saleh (Niger), abdon Fortuné Koumbha (Congo Brazzaville) , Dorient Kaly ( Congo Brazzaville), Arsène Kimbémbé (Congo Brazzaville).
A chaque escale des histoires simples et singuliers ont conduit les spectateurs à la rencontre des personnages uniques, à la découverte de nouvelles villes grâce à la magie de l’imaginaire. Les festivaliers enjambent une contrée après une autre, se baladent dans les forets avant de se retrouver près d’une rivière, paniquent ou s’émeuvent avec le conteur. Bref on ils vivent des folles et incroyables aventures au travers des contes, proverbes, chants et berceuses.
Une magie que beaucoup d’enfants ont appréciée « j’ai bien aimé les spectacles, c’est différent de ce qu’on nous raconte à l’école » témoigne Emmanuelle, 9 ans, au cercle Sony Labou Tansi qui est venue avec sa classe pour écouter les conteurs. Heureuse de monter sur les planches pour partager son histoire avec ses amis, cette dernière émue déclare « Je ne pourrais pas oublier ce jour. Au départ j’avais un peu peur, mais quand les amis ont commencé à me suivre ça m’a donné du courage et j’ai continué. J’ai adoré » termine Emmanuel le sourire aux lèvres.
Même exaltation pour un autre petit garçon, Gilles 10 ans venu avec ses parents dans la soirée au Cercle Sony Labou Tansi « je suis content d’être ici, on rigole beaucoup et apprend aussi beaucoup de choses », a affirmé le jeune garçon.
« C’est une occasion pour sortir avec les enfants, ces genres de manifestations sont rares à brazzavillois. Les enfants n’ont pas vraiment de lieu de distraction à part L’Institut Français. Les spectacles commencent un peu tard et quand on est avec les enfants ce n’est pas évident. Mais dans l’ensemble c’est plutôt cool on passe des bons moments » déclare le père de Gilles qui a requit l’anonymat.
Une huitième édition qui a connu une forte participation du public « Ma joie a été de voir le village être envahis par les enfants, ça grouillait de partout, c’était une belle expérience. Jamais nous n’avons eu autant d’élèves » témoigne Abdon Fortuné Koumbha, directeur artistique de la manifestation.
Une édition réussit
Cette édition qui a connu comme toutes les précédentes des problèmes de finances n’a pas pour autant affecté le directeur artistique. « Mes impressions sont bonnes quant au déroulement de cette édition. Tenir dix jours de festival avec tous les artistes à l’exception d’un artiste qui n’a pas pu effectuer son déplacement, respecter le programme tel qu’il a été défini a été un grand défi même si les deux jours de réflexions sur le conte n’ont pas vraiment marché » a déclaré KAF qui est visiblement ravi du succès des journées scolaires dans les écoles, à Institut Français et Cercle Sony Labou Tansi.
« Une édition qui a pris de la maturité » comme l’a témoigné Allassane Sidibé, fidèle ami du festival. « C’est la troisième fois que je reviens au RIAPL, je trouve que le festival a grandit en maturité. Je suggère cependant, qu’il ait une sorte de remise à niveau du personnel pour qu’il soit encore plus performant aux prochaines éditions. Sinon dans l’ensemble, j’ai apprécié cette convivialité au niveau du bar. Mais j’espère qu pour la prochaine édition, la case à conter soit un peu éloignée du bar. Bref, cette année c’était une équipe solide et dynamique, chapeau ! »
Même avis pour Fabienne « Bravo pour le travail des écoles, la pluralité des animations et les autres activités dans le village. » Comme Allassane, Fabienne a apprécié l’idée des bars et grillades « cela m’a permis d’échanger avec les conteurs mais aussi le public ». La conteuse a aussi adoré l’excursion à Kintélé, « cette année il y a une nouveauté, les contes pour les adultes. En outre, ma plus grande joie a été d’animer l’atelier de conte, j’y ai rencontré des jeunes avec beaucoup de compétences», a fait savoir Fabienne.
Michel Corrignan, ami et partenaire du festival a aussi applaudit cette édition « Il y a toujours quelques problème par ci par là de budget, mais dans l’ensemble tout c’est bien passé ». Michel a aussi salué et encouragé la participation des bénévoles « Pour faire un festival, il y a non seulement les conteurs mais aussi les bénévoles je connais bien le problème car je suis organisateur d’un festival aussi. Les bénévoles ont fait un travail remarquable, à tous les niveaux. On travaille un petit peu dans le même esprit avec Abdon, ce n’est pas un énorme festival avec beaucoup de moyens, c’est un festival convivial, de partage de parole, de rencontre ».
Et cette année dans le cadre du partenariat, Gisèle Tchikaya, conteuse congolaise participera au festival du conte de Baden de Michel Coorignan en Bretagne en juillet prochain. Il y a deux ans Mamika Mabanza, conteuse congolaise y avait aussi fait ses premiers pas.
Annette Kouamba Matondo
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