Gisele Tchikaya
« L’art est en moi et extérioriser ce que je ressens me libère, d’où cette envie folle d’être permanemment sur les planches nonobstant mes 53 ans d’âge » lance d’emblée cette comédienne et conteuse, pour qui la vie culturelle représente sa planche de salut.
Gisèle Tchikaya entre dans le monde de la culture par le biais du théâtre grâce à un recrutement organisé par l’institut français du Congo, centre culturel français à l’époque. « Suite à cet appel, un atelier de dramaturgie a vu le jour et a donné lieu à un spectacle nommé « Sekékélé » qui signifie le secret qui a réuni 33 comédiens » explique Gisèle. Un projet qui est bien accueillit par l’opinion publique et qui l’a fait connaitre sur les scènes nationales en lui ouvrant des nouvelles portes alors qu’elle vient tout juste de devenir mère. Mais cette jeune maternité ne constitue pas un obstacle pour Gisèle qui s’envole très rapidement pour une série de représentations dans le monde. « De retour au pays j’intègre tour à tour la compagnie Bivelas et participe au JOUTHEC, festival de Pierre Claver Mabiala, la Cie Punta Negra, ou nous avons effectué plus de 350 représentations dans le monde » dévoile Gisèle. Par ailleurs, si Gisèle entra dans le monde culturel par le biais du théatre, elle n’en reste pas là, elle associe à sa passion d’autres formes artistiques tels que le mime, la danse contemporaine et aujourd’hui le conte ou elle a été invité en 2013 au festival de Baden en Bretagne « c’était une riche expérience, j’ai eu la chance de discuter et d’échanger avec les autres conteurs et cela m’a permis de me remettre en question. Chez nous, nous avons notre manière de conter, c’est assez coloré, on danse, on chante, bref il y a beaucoup de rythme » raconte Gisèle d’un ton enjoué.
Un déplacement qui n’a été possible que grâce à plusieurs années de dure labeur « avant de rencontrer Abdon Fortuné Koumbha, directeur artistique du festival les RIAPL (rencontres itinérantes des arts de la parole et du langage) j’animais déjà l’heure du conte au centre culturel français. Mais ce n’était de façon professionnelle. Et quand j’ai participé à l’initiation au conte aux RIAPL, j’ai été fortement séduite par cette disciplines et il faut dire qu’on a eu des formidables formateurs à l’image Toumani Kouyaté, Mariannick Poncelet qui m’ont donné envie de poursuivre l’aventure dans les normes de ce métier» révèle l’artiste toute excitée qui nous explique son attirance pour cette discipline. « Dans le conte, tu es le maitre de ton navire, tu embarques le public là ou tu veux car c’est l’artiste qui détient les rennes de son histoire tout en faisant participer le public par des jeux des questions réponses, des chants, des danses, des devinette, bref, c’est un moment ludique mais aussi éducatif» a fait savoir Gisèle qui n’attend nécessairement pas un revenu lorsqu’elle fait une création. Malheureusement « de nos jours, beaucoup d’artiste viennent vers l’art pour les voyages et les raisons économiques et oublient parfois l’essentiel : l’aspect artistique » avoue l’artiste qui elle, privilégie les rencontres et les échange entre artistes lors des rencontres car dit-il « l’argent et la renommée viennent après ». Enfin « Argent ou pas, j’ai tout le temps envie de me produire pour partager mes joies, mes peines, mes espoirs à mon public. Et quand je peux apporter mon aide à des amis, je le fais de gaité cœur sans pour autant exiger quoique soit en retour » explique la conteuse qui a un projet en cours nommé « Tchikoumbi » qui est une coutume très répandue dans la culture vili dans le département du Kioulou, c’est le passage de la jeune fille à la vie conjugale, informe l’artiste qui espère trouver très vite des financements pour mettre en place ce spectacle qui est mélange de conte et de théâtre.
Annette Kouamba Matondo
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