Basango-ya-Brazza.

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Florent Mahoukou

 

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Passionné de danse contemporaine, Florent Mahoukou, la trentaine est devenue au fil des ans une des figures emblématiques de la danse congolaise à l’instar De La Vallet Bidienfono, Orchi Nzaba, Boris Bouetoumoussa, Chrysogone Diangouaya…. En effet, après avoir longtemps travaillé sur le thème de l’environnement notamment lors des dernières éditions de son festival nommé « Rue Dance », présentement, l’artiste  se lance dans un projet plutôt intimiste et  rétrospectif sur son parcours. Intitulé "La où j'en suis aujourd'hui", sa dernière création retrace l’histoire de la danse créative au Congo à travers sa propre histoire de sa danse.

 

Danseur-performeur, interprète de théâtre et chorégraphe, Forent Mahoukou entre dans le monde de la danse très jeune. A 12 ans, et il crée un groupe de danse à Brazzaville nommé « BANA 16ème ». Puis chemin faisant,  le jeune artiste fait la connaissance du groupe de Les Tambours de Brazza, Cie de danse et de percussions qui le fascine et raffermit son  désir de monter sur la scène.

 

En 1998, son rêve est momentanément interrompu à cause du conflit sociopolitique qui pousse beaucoup de brazzavillois dont Florent à s’installer à Pointe Noire. Loin de ses parents  Florent apprend au jour le jour à se débrouiller. Après quelques mois d’errance, il rencontre une bande d’amis qui s’adonnent à la danse à des heures perdues. «  Cette rencontre m’a permis d’extérioriser mes peines,  ma douleur  et de retrouver un semblant d’équilibre surtout que j’étais éloigné de mes parents. Dès lors  je suis me laissé emporter par le mouvement jusqu'à ce jour » a déclaré chorégraphe.

 

En partant du bricolage sur les plages de Pointe Noire avec son ami affectueusement nommé Mochristo (qui est devenu une vedette du couper décaler au Congo Brazzaville),  l’artiste qui se plait de plus dans cette discipline décide de se professionnaliser en adhérant au stage d’initiation à la danse contemporaine avec Chrysogone Diangouaya qui sortait à son tour d’une formation à l’Ecole des Sables au Sénégal. « Suite à ce stage, en 1999, j’intégré la Cie Bina-Ngoua dirigé par le chorégraphe Serge Bissadissi., au sein de laquelle j'ai acquis mes premières expériences scénique » a fait savoir le chorégraphe

 

En 2000, l’artiste se forge peu à peu sa propre démarche artistique en se nourrissant de son entourage, de sa vie. « J'aime observer les gens, c’est aussi ma manière de revenir sur ce que j’ai vécu, d’y réfléchir et de le dépasser. C’est ma façon d’être» a expliqué Florent dont les créations sont alimentées par ses pensées, ses sensations ainsi que ses émotions. Se définissant  comme étant  un danseur qui cherche à briser la projection que l'occident à de l'artiste africain et  plus précisément du danseur Africain, il dit, « J’aime danser avec ce qu’il y a dans ma tête et le transmettre à mon corps, le laisser exprimer ce qu’il s’y passe »

 

En 2002, il se sent prêt à prendre son envol en solo et crée le Studio Maho ainsi que sa première pièce « Corps en transe » en août 2002. Mais Florent veut partager sa passion aux plus jeune ; et entre 2003 et 2006, il enseigne la danse traditionnelle congolaise au lycée français de Pointe-Noire et en parallèle, multiplie les stages aux cotés des grands noms de cette discipline.

 

Il travaille avec Sara Orselie, Salia Sanou, Seydou BORO, Amadou Bouro, Kettly Noel, Eric Lamoureux, Jean-Pierre Amiel, Françoise Dupuy, Laurent Longa Fo dans « Racines », David Bobee et Ronan Cheneau dans « Nos enfants… » , « My Brazza », Dieudonné Niangouna,  Andreya Ouamba dans « Sac au Dos » et Gregory Maqoma dans « Wake Up » …

Mais sa rencontre avec Carolyn Carlson lors d’un stage qu’elle anime à la Termitière (en France) va marquer, dénouer la créativité et la capacité à l’écriture chorégraphique de Florent, qui depuis s’est lancée dans cette démarche qui consiste à chercher ce qui anime le mouvement « sa manière d’orienter les danseurs, de trouver la matière pour trouver le mouvement m’a révélé comment faire prendre forme à un univers » a appuyé Florent.

Dès lors, l’artiste  n’a  pas de cesser d’approfondir son travail corporel et de diversifier ses expériences. En 2007, Florent MAHOUKOU devient directeur artistique de l’événement « Rue Dance Congo », ou encore balades chorégraphiques dans les rues Congolaise, il collabore la même année dans le spectacle  Ndjila na Ndjila de la Compagnie Baninga,  du chorégraphe De La Vallet Bidienfono et en 2008, il interprète « Sacre du printemps » de Heddy MAALEM et de « Nos enfants nous font peur... » Avec le Groupe Rictus/David Bobee.

Des efforts qui ne restent pas inaperçus car le chorégraphe prolonge l’affirmation de sa personnalité artistique avec sa pièce « On The Steps... », qui recevra le Prix Puma Créative et de Danse l’Afrique Danse 2010 à Bamako. Depuis 2012, Florent Mahoukou élargi sa vision et ses ambitions en initiant et  implantant « Rue Dance » dans différents pays d’Afrique, dans le but de mettre en place un réseau culturel panafricain « Réseau Rue Dance ». On y compte pour le moment Rue Dance Niger, Rue Dance Bénin, Rue Dance Cameroun…

 

 Fort de son expérience, Florent Mahoukou développe aujourd’hui une écriture chorégraphique (installation – Performance) qui lui est propre. « Pour mieux trouver mon chemin dans la danse, pour mieux me situer, me trouver, je fais une sorte de feed back dans mon passé tout en alliant mon travail actuel, un  spectacle qui parlera à la fois de l’histoire de la danse au Congo et de mon rapport à la danse » a fait savoir le chorégraphe qui n’a pas encore dit son dernier

 

Annette Kouamba Matondo



13/06/2014
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