Basango-ya-Brazza.

Basango-ya-Brazza.

Fespam 2011

 

 

Tout avait si bien commencé

 

La soirée avait bien commencé et elle s’annonçait colorée grâce à la participation d’éminents artistes venus du monde entier.

 

A la tombée de la nuit, toutes les voies de circulations pour accéder au Stade Felix Eboué (site réservé pour la cérémonie d’ouverture) sont bloquées. La foule composée essentiellement de jeunes y  parvient  à pied et est  minutieusement fouillée à l’entrée .par les services de l’ordre.

En face du stade, les marchands ont spontanément installés leurs marchandises sur des tables de fortune, ils y  proposent entre autre des grillades, de l’eau  et des cacahouettes…

Certains vendeurs n’hésitent pas à circuler au milieu de la foule et proposent leurs articles. Ceux qui attendent depuis un certain moment se partagent volontiers un cornet d’arachides. Bientôt des groupes se forment et les discussions vont train. Le débat se focalise sur le talent de deux artistes : Doudou Copa, musicien (du Congo Brazzaville) et de Werasson (musicien dela RDC).

Une brouille qui a faillit dégénérer en une bagarre n’eut été l’intervention de la force publique déployée sur le site. Conséquence de cet incident, des francs moments de rigolades de la part d’autres jeunes médusés par la réaction de leurs amis «  Je ne comprends pas comment les gens peuvent être fanatiques à ce point, se battre pour des artistes qui ne vous connaissent même pas,  c’est trop bête » s’insurge Jean Aimé 16 ans venu avec une bande de copains pour voir les brésiliennes dela Carioca Samba Show

Plus loin, des gens s’étreignent « Cela fait des lustres que j’ai vu mon ami Serge, on s’était perdu de vue » explique Ismaël manifestement ravi et pressé de remettre ses coordonnés téléphoniques à son copain.

Des jeunes venus des sept arrondissements de Brazzaville, patientent depuis des heures. Leur enthousiasme et leur patience ont cependant des limites. Quelques uns d’entre eux fatigués,rebroussent chemin «  Nous sommes ici depuis 13 heure, on est fatigué d’attendre, on préfère rentrer à la maison et suivre l’événement à la télévision » lance Danielle qui s’apprête à quitter les lieux suivis de ses sœurs.

 

Le bal est ouvert

 

A 19 heures, la fête a enfin débuté après les allocutions du ministre de la culture et des arts,  Jean Claude Gakosso , du premier adjoint du maire Assama Philip et du ministre d’état Pierre Moussa.

Suite à ces discours un tonnerre de feux d’artifices envahit le site instantanément, sourires aux lèvres, cris admiratifs, le public  est conquis, oubliant  aussitôt leur fatigue car la fête s’annonçait belle.

Dj Sergino, avec l’aube de l’espérance, ouvre le bal. Dès les première minutes de la performance, cette formation embarque le public dans une musique déchirante avec au menu des hautes zones de turbulences (les chorographes avancent avec des mouvements tumultueux et divinement synchronisés) puis la tension redescend avec des rythmes puisés vers l’orient   . L’aube de l’espérance est un véritable condensé d’émotion ou chaque performance est une  a   la  vie.

Après ce voyage haut en couleur dirigé par Dj Srgino, c’est parti pour une autre virée musicale avec la CompagnieMuséed’art. Cette formation embarque les spectateurs  vers des rythmes originaux et plein de vie dans le monde des percussions. « On y va, c’est chaud » tel est le crie de ralliement de cette Compagnie d’une vingtaine de membres conduit par Akramo, directeur artistique du groupe.

En regardant cette formation sur le podium, on a l’impression d’assister à un entraînement militaire. Tam-tam à bras le corps, « ces soldats » exécutent des figures de danses inaccoutumés et singuliers: gauche, droite, droite, gauche, un pas en avant et un pas un arrière  les spectateurs restent sans voix face à la performance de cette formation. Après les RIAPL (Rencontres Itinérantes des Arts dela Parole et du Langage), la fête la musique en juin dernier, Musee d’art n’a pas encore dit son dernier mot et l’époustouflante prestation de ce soir en est la preuve.

Carioca samba show est une véritable recette à la brésilienne. L’ensemble instrumental de la samba est réuni mais le public reste sur sa soif après les deux premières interprétations du groupe. Puis les reines du carnaval apparaissent. Vêtues de soutiens gorges coquins, de string, relevé par des chapeaux singuliers. Des commentaires fusent, des applaudissements suivis des clameurs passionnés accompagnent les danseuses qui se font un malin plaisir d’allumer leurs admirateurs, ça y le public est épris par ces reines de la samba.

 

Une soirée éclectique

 

Varié et riche comme l’avait annoncé plutôt Robert de Brazza, animateur de la soirée, Koumba Diabéta du Mali accompagné de 4 divas ont réussi à séduire le public congolais au delà des frontières linguistiques.. Ce quatro a proposé aux spectateurs une palette de mélodies purement enracinées dans la culture malienne. Encouragé par le public, une  des chanteuses a exécuté des mouvements de danses traditionnelles entraînant des acclamations des spectateurs.

Puis l’Afrique du Sud a pris le relais avec Ray Phiri et Stimela. Comparable à la Venusd’hottentote, Stimela aux hanches démesurées a fait belle impression auprès du public grâce  à son timbre vocale, mais surtout grâce  à ses déhanchements sur le podium.

De son coté, le groupe Patrouille des stars n’a pas lésiné sur le coté vestimentaire. Salué chaleureusement par le public, Biraman espèce de griot relooké nouvelle formule arrive sur scène et fait son show. Son objectif : faire monter la tension avant l’arrivé de Quentin le leader. Puis Quentin arrive accompagné de ses danseurs et danseuses qui entament chorégraphie sur chorégraphie et le public en redemande. Sa chanson « Tonton  partout  partout» fait mouche. Ce qui est sure le groupe a pris de l’assurance.

Enfin la tension monte quand Werasson, le roi de foret, dernier artiste à se produire se fait désirer. Ses danseurs arrivent seuls sur scène. Le public est excité, crie, siffle, maugréé et réclame le King. Après 45 longues minutes d’attente, sans se presser comme une sylphide, la star se présente comme un roi au public. Crie de joie, applaudissements sifflements admiratifs accompagne l’artiste. Debout au milieu du podium, vêtu comme un prince, une raquette de tennis à la main, il sort une balle de tennis  de sa poche qu’il lance au public. Le show démarre alors que les jeunes se  bousculent pour obtenir la balle.

Annette Kouamba Matondo



18/07/2011
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