Femmes congolaises
Des produits pour être fessues
Si dans d’autres cieux, les filles et les femmes ont tendance à veiller jalousement à leur ligne (taille) pour garder toute leur élégance, à Brazzaville ce n’est pas le cas. Voire même le contraire. Les jeunes filles prennent de plus en plus goût à vouloir exhiber leurs derrières cambrés et fessus pour plaire aux hommes. D’où la naissante des termes comme Tchivundu, Nzenga...
« Celles qui n’en ont pas, sont assimilées aux européennes aux formes plates et sans aspérité » explique Geneviève la vingtaine révolue vêtue d’un jean moulant mettant en valeur ses rondeurs. Aussi pour pallier à ce déficit naturel, plusieurs femmes font recours à des produits pharmaceutiques et ne mesurent pas en l’occurrence les conséquences de leurs conduites. …
« Quand j’ai commencé à sortir avec Michel, il me répétait sans cesse qu’il fallait que je grossisse un peu. Après la naissance de ma fille, il est devenu plus exigeant, il voulait à tout pris que je prenne du poids. Et sans réelle motivation, j’ai commencé à prendre des produits pour grossir. A la naissance de ma seconde fille, j’ai subitement grossis sans que je ne puisse faire grand-chose. Et aujourd’hui malgré le régime que je suis, je n’arrive plus retrouver ma taille d’antan » regrette Cécile qui vit désormais seule car son mari est allé voir ailleurs.
Ces produits (Supper Appetit, Vitamine B Compline, Appetit Plus, Hidrasole, Alvitine, Durabolin) destinés à d’autres indications thérapeutiques sont de plus en plus convoités par les congolaises à la recherche de l’embonpoint. Cette folle envie de ressembler à la Venus d’hottentote est à l’origine d’une requête, celle de plaire à leurs hommes qui semble-il, ont une préférence pour les femmes charnues.
Les jeunes filles congolaises s’imposent dès lors des cures qui varient entre un à six mois (selon la volonté de la patiente). Beaucoup d’entres elles utilisent le Super-Appetit, Appetit Plus qui sont (vendus entre 250 et 500fcfa) à la portée de toutes les bourses.
Emilie, la vingtaine ne va pas par quatre chemins, elle prend trois comprimés par jour par voie buccale ou par voie anale.
Elle assure que « je prendrais ce traitement jusqu’à ce que j’obtienne ce que je désir » un entêtement dit-elle qui vaut la peine puisque sa meilleure amie est passée par la même cure et selon Emile le résultat a été est effectif. « Sophie ma copine est aujourd’hui très sollicitée par les hommes » explique cette dernière visiblement heureuse pour son amie.
Ces candidates aux rondeurs comptent aussi sur le Durabolin, produits conçus à l’origine pour les femmes d’un certain age atteintes d’escarre, de cachexie ou pressentant des séquelles de dénutrition. Ce médicament, denrée rare, officiellement retiré du marché fait la convoitise de beaucoup de femmes désireuses de posséder un derrière plantureux susceptible de déclencher l’admiration dela gent masculine. Toujours pas facile à obtenir, ce produit n’est plus vendus dans les pharmacies classiques mais chez certains marchands ambulants à au moins à 3500FCFA.
Des gravesconséquences
D’autres filles plus pressées prennent des raccourcis en consommant l’aliment de bétail tel que le Démarrage (sous forme de poudre) ou Démarrage porcin qu’elles consommentsous forme de bouillie ou qu’elles introduisentpar voie anale.
Mlle Man, vendeuse à la Fabrique d’Aliment de bétail du Congo au château d'eau, affirme avoir été très sollicitée par plusieurs femmes désireuses d’acquérir cette poudre pour des besoins personnels. Mais Mlle Man n’en vend pas parce qu’elle connait trop bien les conséquences que cela peut entraîner. En plus fait-elle savoir « Depuis que je vends dans cet établissement j’ai tendance à prendre du poids »
Alphonse Mbizi, assistant sanitaire et surveillant général au dispensaire de Kinsoudi, déclare que« Ces filles ne mesurent toujours pas les conséquences que ces produits peuvent entraîner ».Il explique « Le fait d’utiliser ces comprimés constamment surtout par voie anale peut favoriser ou entraîner un cancer de l’utérus, la stérilité et le vieillissement précoce. A cet effet, une jeune fille de 15 ans donne l’impression d’en avoir déjà la vingtaine »
A cette palette de maladies s’ajoute les arrêts cardiaques provoqués par la brusque surcharge de graisse, une lente cicatrisation après une intervention chirurgicale a fait remarqué l’assistant qui a insisté sur le fait que le médicament le plus nocif reste sans contexte le Durabolin par ses effets androgéniques.
« L’arrêt du Durabolin entraîne l’augmentation de la libido, de la masculinisation du timbre vocal, la chute des cheveux etc » précise Alphonse Mbizi sévère
Moralité c’est bien de vouloir plaire à son homme, mais l’essentiel est d’être bien dans sa peau, alors stop au délire Nzenga »clame Marcellin qui pense qu’une vraie relation estavant tout sentimental, le reste n’est que superficiel.
Annette Kouamba Matondo
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