En groupements avec leurs épouses
(CRP/Syfia) A Dolisie, plusieurs hommes intègrent les groupements agricoles de leurs épouses. Ils les aident pour les travaux les plus pénibles, mais pas seulement. Une entente profitable à toute la famille…
Pas du tout gêné, au contraire ! "Il n’ya pas de honte à accompagner sa femme au champ. Les fruits de ce travail permettent au couple de réduire les dépenses du foyer", se félicite Albert Ngono, un citoyen de Dolisie qui aide souvent son épouse. "Chaque soir, je voyais ma femme rentrer avec un panier rempli d’ignames et de saka-saka (feuilles de manioc, Ndlr). En 2010, j’ai intégré son groupement pour l’aider dans ses activités", ajoute Camille Mbengue, devenu membre de Kiminu Mu Tsengu (L’espoir est dans la houe, en kuni), un groupement crée en 2008.
Les 10 membres (6 femmes et 4 hommes) de Kiminu Mu Tsengu travaillent trois jours par semaine (mardi, jeudi, samedi) dans un champ de 2 hectares de maniocs et d'arachides dans le village Mafoubou (district de Louvakou), à 7 km de Dolisie. Le samedi, les hommes accompagnent les femmes. "Ils ont un rôle important. Ce sont eux qui débroussaillent et creusent les trous. Ils nous aident dans les travaux les plus durs", apprécie Olga Parfaite Pongui Kiamoni, présidente de ce groupement.
A Zola Tsengu (Aime la houe), un autre groupement de Mafoubou, les hommes sont polyvalents. "Ils nous aident dans tous les travaux : défrichage, sarclage, plantations, etc. Ils font la même chose que les femmes, souligne Joséphine Ngoubili, la présidente, avant de préciser. Nos membres sont repartis par groupes et travaillent de façon rotative les mardis et samedis. Le samedi est davantage réservé aux fonctionnaires, mais on trouve des hommes dans chaque groupe." Zola Tsengu compte à ce jour 16 membres (10 femmes et 6 hommes).
Toutes et tous y gagnent
Une entente qui profite à toutes et à tous. "Après la vente de nos sacs de foufou, nous mettons une partie de l’argent sur le compte de l’association et nous partageons le reste. Les femmes reçoivent parfois 20 000 Fcfa (30 €) et les hommes 15 000 Fcfa (23 €). On se partage aussi les vivres", explique Olga. Elle précise que la répartition de la production se fait selon l’apport de chaque membre : "Dans notre groupement, quand on travaille beaucoup, on gagne beaucoup. Quand on travaille moins, on gagne peu…"
De son côté, Joséphine observe : "Les hommes sont très contents quand ils reçoivent leurs parts après chaque récolte !" Une part qui permet à certains de contribuer à la popote. "La fois dernière, j’ai reçu 7 000 Fcfa (10 €), du foufou et des ignames que j’ai investis dans la popote", explique Camille Mbengue. D’autres hommes aident leurs femmes dans la rédaction des textes juridiques de leurs groupements. C’est le cas de Pierre Mberi Ndongui, membre de Femme rurale et actions socio-économiques, à Louvakou (30 km de Dolisie).
Aimé Sidi, directeur départemental de l’intégration de la femme au développement au Niari ne peut que se féliciter de ces initiatives qui "permettent aux couples d’avoir une autonomie financière."
Victor Bivihou
Août 2014
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