Basango-ya-Brazza.

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Elections législatives

Des Eglises encouragent leurs fidèles à voter (CRP/Syfia) Après avoir, à la demande d'une mairie de Brazzaville, incité leurs paroissiens à s’inscrire sur les listes électorales, prêtres et pasteurs encouragent actuellement leurs fidèles à voter lors des législatives du 15 juillet prochain. Dans son prêche, Germain Ibouanga, pasteur de l’église baptiste évangélique de Kinsoudi (Brazzaville) parle de la nécessité "d'être soumis, par crainte de la punition et par motif de conscience !" Il fait allusion à l’autorité de l’Etat et se réfère au livre des Romains. "Cette prédication me pousse à aller accomplir mon devoir civique", assure, à la sortie du culte, Antoine, un fidèle. La marie de Makélékélé (1er arrondissement) a dernièrement exhorté les Eglises (catholiques, protestantes, Armée du salut, églises dites de réveil, etc..) dans une note de février dernier à inciter leurs fidèles à s’inscrire sur les listes électorales. Une première pour les agents de cette administration qui espèrent ainsi augmenter le nombre de votants lors du scrutin législatif du 15 juillet prochain. "L’Eglise représente un électorat inestimable. Son implication est donc très importante", explique un agent de cette mairie. Une implication que Jean-Clément, choriste dans une paroisse kimbanguiste, comprend : "Quand il communique des informations, le pasteur ne se lasse pas de nous exhorter à aller voter. Il dit que notre concours peut contribuer au développement du pays." Des exhortations auxquelles beaucoup de chrétiens restent toutefois insensibles… "Je ne vois pas pourquoi j'irais voter. De toutes façons, ça ne changera rien à ma vie !", estime Lydie, la trentaine, de l’Eglise catholique. Pour certains, voter irait même à l’encontre de préceptes divins. "Tout ce qui est politique ne me concerne pas. Alors, pourquoi aller aux urnes ?", interroge un étudiant protestant de la faculté de droit qui a requis l’anonymat. "Choix personnel, pas communautaire" Un désintérêt que Germain Saphan Ewangui, 3ème vice président de la Conel (Commission nationale d’organisation des élections) déplore : "Les élections sont des moments privilégiés pendant lesquels ceux qui ont 18 ans révolus disposent d’une voix et participent à la vie démocratique. Pour moi, dire aux fidèles d’aller librement exprimer leur choix est comme une campagne d’éducation civique et citoyenne." M. Ewangui met tout de même en garde les Eglises qui s’impliqueraient dans le débat politique ou chercheraient à orienter le choix de leurs fidèles. L’article 18 du projet de constitution du 29/11/2001 est clair à ce sujet : "(…) L’usage de la religion à des fins politiques est prohibé. Toutes manifestations de manipulation et d’embrigadement des consciences, de sujétions de toutes natures imposées par tout fanatisme religieux, philosophique, politique et sectaire sont punies par la loi." Pasteurs et prêtres semblent conscients des limites de leur implication, car, comme l’explique Germain Ibouanga, "inciter les fidèles à aller voter est légitime. Ce qui serait incorrect serait d'imposer son choix politique." Un avis partagé par le pasteur Gabriel Sita, directeur du Centre d’études chrétiennes : "Nous n’avons pas le droit d’influencer le vote de nos fidèles. Son choix reste personnel et non communautaire." Une bonne foi qui commence à en convaincre certains… "Si ma voix peut aider à faire évoluer les choses, j’irais voter !", promet Nadine, pratiquante à l’Armée du salut, plus que jamais décidée à glisser son bulletin dans l'urne. Annette Kouamba Matondo


14/06/2012
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