Des prêts pour oublier oisiveté et pauvreté
(CRP/Syfia) A Brazzaville, près de 400 mutuelles aident ponctuellement leurs membres. D’autres accordent des prêts à des femmes pauvres qui subviennent ainsi à certains besoins du foyer.
"Quand je vendais les ‘divers’ au marché de Mounkondo de Brazzaville, je ne m’en sortais pas. Grâce au prêt de 50 000 Fcfa (75 €) de la mutuelle, j’ai renforcé mon commerce. J’assure à présent le déjeuner des enfants chaque matin", témoigne Angélique, mère de quatre enfants et membre de la mutuelle Femme cœur ouvert (FCO). Elle poursuit : "Depuis que mon mari est à la retraite, je suis presque devenue chef au foyer. Toute la charge de la maison repose sur moi. "
A ses débuts, en 2012, FCO comptait 15 adhérentes, contre près de 60 aujourd’hui. Maman Jacquie, la cinquantaine révolue, membre depuis quatre mois, explique : "La mutuelle assiste aussi financièrement ses membres en cas de décès, d’hospitalisation, de mariage, etc. "Mme Mpandzou, présidente de ladite mutuelle, insiste sur les prêts : "Nous en faisons à nos membres pour qu’elles soient capables d’apporter pas seulement leurs cotisations, mais aussi de subvenir à certains besoins de leurs foyers."
Elle détaille le projet de FCO : "Nous accordons des prêts à des femmes pour éviter qu’elles ne soient oisives et exposées par exemple à la prostitution." Trois femmes ont reçu des prêts allant de 50 000 et 75 000 Fcfa (de 75 et 115 €). Aujourd’hui, elles tiennent un petit commerce, vendent des mèches ou du poisson. "Toutes les trois ont déjà remboursé sans intérêts leurs prêts en six mois", se félicite Mme Mpandzou.
"Une assurance vie !"
D’autres structures assistent leurs membres à l’occasion d’un deuil, d’une hospitalisation ou d’un mariage. Parfait Bouyirissa, de la Mutuelle des ressortissants du village Nzahou (MRVN), dans le district de Mouyondzi (Bouenza), résident à Brazzaville, témoigne : "Quand j’ai perdu mon frère, notre groupement m’a secouru à hauteur de 75 000 Fcfa. En cas d’hospitalisation, la mutuelle vous donne 50 000 Fcfa… C’est une assurance vie ! "
Selon une source de la direction générale de la solidarité (ministère des Affaires sociales), qui a requis l’anonymat, en janvier dernier, sa direction, via les Circonscriptions d’action sociale (CAS), a réalisé une étude qui révèle qu’à Brazzaville, plus de 380 mutuelles se limiteraient à une entraide ponctuelle ou festive. Cette même source assure, sans toutefois préciser de date, que "son ministère va organiser une réunion avec l’ensemble de ces mutuelles, pour discuter des expériences du Bénin et de la RD Congo et voir comment travailler ensemble à de grandes réalisations."
Jean Thibaut Ngoyi
Août 2014
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