Basango-ya-Brazza.

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Claudia Haidara Yoka, une cinéaste engagée.

 

La quarantaine, Claudia Haidara Yoka est permit les réalisatrices congolaises qui depuis une dizaine d’années se bat bec et ongles à rendre visible le 7 ème art congolais à travers le monde. Une hargne qui lui a valu au cours de ce début d’année trois récompenses.

Première femme cinéaste congolaise à avoir relancé le cinéma suite aux différentes guerres socio politique que le Congo a connu, première réalisatrice à avoir initié les rencontres cinématographiques en 2003 avec la collaboration Bassek Ba Kobio, promoteur du festival Ecran noir, , Claudia comme l’a fait savoir Liesebeth Mabiala « n’est pas seulement une cinéaste ambitieuse, mais une dame de cœur ; la preuve après Bozoba, lorsqu’elle a su que j’étais chanteuse, elle a tenu à soutenir le mieux qu’elle pouvait mon groupe » a fait noter Liesebeth qui est reconnaissante à Claudia vue qu’elle a réalisé, monté et diffusé le premier clip de son groupe Légitime brigade.

Claudia Haidara Yoka la quarantaine, marié et mère de quatre enfants a produit son premier film en 2003 après avoir crée Clap Congo en 2002, une association pour promouvoir le cinéma congolais. « Quand je suis rentrée au Congo en 2003, je ne trouvais pas de boulot à la surprise de beaucoup puisque ceux-ci me considéraient comme privilégiée par rapport au statut de mon père » a fait savoir la réalisatrice qui lasse de ne pas trouver de travail, passe des journées entières devant le petit écran regardant les séries ouest africaines diffusées à longueur de journée au niveau de la chaine nationale

Inspirée de cette expérience, Claudia décide de se lancer dans le septième art  « dans les années 200, le cinéma burkinabé était très à la mode à Brazzaville » a fait savoir Claudia qui fait la connaissance la meme année du général Dabira (directeur de la chaine privée DRTV) année qui s’est mis à la production des films. «  En travaillant à ses cotés, je me suis rendu compte qu’il y avait un grand terreau à exploiter, et j’ai eu envie de concevoir à mon tour une structure durable qui produirait non seulement des films, mais qui sera un moyen de rendre visible le cinéma congolais» a témoigné Claudia, qui encouragée par son entourage rassemble autour d’elle, des passionnés du cinéma et crée le Clap Congo (collectif qui a pour objectif de rendre visible le cinéma congolais)

« J’ai rencontré Claudia lors du casting de Bozoba son film où j’étais retenue comme actrice. Depuis ce premier contacte, une grande amitié est née et de nouveaux projets ont vu le jour » a déclaré Liesebeth Mabila, actrice et réalisatrice congolaise qui a reçu le premier prix lors de la deuxième édition du festival Tazama  pour son film Dilemme en janvier dernier, festival destiné à mettre en lumière le travail des réalisatrices du Congo et d’Afrique.

Un engagement qui n’est toujours pas bien perçu par certains cinéastes congolais, considérant la jeune femme comme privilégiée au vue de la position sociale et politique de son père, qui est ministre de la justice te garde sceau. Des médisances qu’elle balaie d’un revers de la main  et en guise de riposte à ces détracteurs, elle déclare  « je me bats comme tout le monde quand je produis un film. J’épargne pendant quelques temps la totalité de mon salaire et mon mari m’assiste comme il peut. Une fois que j’ai une somme d’argent consistante, je sollicite la participation financière ou matérielle de mes amis. Et quand la somme est incomplète je frappe à la porte de certaines sociétés de la place» a fait savoir la réalisatrice.

Une stratégie qui lui a plutôt réussi vue qu’elle a plusieurs œuvres à son actif: Bozabo 2003, Manigance 2007, Mères Chefs 2009. Des films qui ont été distingués lors des grandes rencontres cinématographiques à travers le monde. Mais Claudia a aussi co-produit Ndanko ya bondeko, film d’Alain Kodia et Nadege Batou qui été selectionnée au festival panafricain de Cannes.

Un parcours qui n’étonne pas Tima Ouamba (producteur, écrivain, réalisateur qui déclare « Claudia a co-produit ma série Lieutenant de la rumba. C’est une femme dynamique et quand elle a quelque chose en tête, elle va jusqu’au bout de ses rêves, ce qui est primordial pour elle, c’est la notion du plaisir » a fait savoir Tima qui applaudit son amie pour son festival Tazama  car dit-il « c’est une belle tribune pour les réalisatrices congolaises puisqu’elle met en lumière leur travail, qui est peu visible sur le plan national et international. Et donc donner la parole à la femme, c’est aussi promouvoir leur travail qui est rarement présents lors des grandes manifestations culturelles» a fait savoir Tima qui appelle les réalisatrices congolaises à produire, sinon dit-il « cette tribune ne servira qu’a promouvoir les films des réalisatrices d’autres pays or l’objectif lors de ces rencontres est d’inciter les réalisatrices congolaise à plus s’engager dans la production  ».

Un parcours qui n’a pas toujours été rose, avec des expériences qui se sont parfois révélées décevantes mais qui n’ont pas ébréché les objectifs que Claudia s’était fixée en se lançant au cinéma en 2003 « Depuis plus d’une dizaine d’années des films congolais ont de plus en plus de renommé dans les festivals. En plus de productivité et la créativité, ce sont aujourd’hui des films de qualité malgré les maigres moyens financier que nous disposons» a fait savoir Claudia qui depuis deux ans organise au mois de janvier dans la salle de l’institut français (qui réunit plus de 500 personnes chaque soir durant une semaine) le festival Tazama (festival international de film de femmes africaines), plateforme ou les réalisatrices africaines et du monde ont l’opportunité rendre visible leur travail.

Une initiative  qu’Amog Lemra, réalisateur congelais salue vu qu’il a été invité lors de la dernière édition de Tazama en décembre dernier. « Claudia a été pour moi une belle et surprenante rencontre. Sn dynamisme et volonté à vouloir participer à  l’épanouissement du 7 ème art m’ont abasourdi, la preuve est qu’elle va m’accompagner dans la production de mon prochain film. »

Une raison supplémentaire  qui fait  dire à Liesebeth « Tazama est un beau présent, on avait besoin d’une telle vitrine pour faire connaitre nos œuvres mais aussi pour nous permettre de découvrir le travail réalisé par d’autres femmes» a reconnu cette dernière qui a dernièrement présenté son film Dilemme au festival panafricain de Cannes qui a eu bel accueil.

Annette Kouamba Matondo

 



25/08/2015
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