Basango-ya-Brazza.

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Amog Lemra

 

Amog Lemra 



« Entre le marteau et l’enclume »



Ça y est, après moults tracasseries et désir de tout abandonné, « Entre le marteau et l’enclume » quatrième film du réalisateur et producteur congolais Amog Lemra est finalement en court de réalisation à Brazzaville. Une production 100% congolaise puisque le projet est écrit, réalisé et produit par le réalisateur lui même.

A Brazzaville depuis plus d’un mois, Amog a dernièrement débuté le tournage de sa dernière fiction nommée « Entre le marteau et l’enclume ».Trame qui reste encore top secret mais que vous aurez très prochainement l’occasion de voir sur grand écran.
Une réalisation qui ne s’est pas faite sans embûches et sans épreuves comme l’a fait remarquer le cinéaste qui espère ne plus voir sur son chemin se dresser des obstacles « J’ai eu envie un moment de tout remballer et aller produire ailleurs tant les tracasseries administratives n’en finissaient. Je tire ma révérence à tous les réalisateurs qui travaillent ici, c’est rageant de voir qu’à chaque fois que tu règles un problème, un autre se présente » a expliqué le réalisateur.
« La simple obtention des autorisations de filmage est un véritable calvaire, établir les contactes sur place un vrai cauchemar, heureusement que j’ai trouvé des artistes plein de talents, sympathiques qui m’ont soutenu dans cette épreuve, et m’ont donné envie de poursuivre l’aventure » a fait savoir Amog qui a été chagriné par l’indifférence des agents du ministère de la culture et des arts dont le rôle comme l’a indiqué l’artiste serait celui « d’accompagner les artistes dans la réalisation de leurs projets, pas seulement en ce qui concerne les ressources financières, mais en leur prêtant du materiel, en les  leur facilitant la tache pour ce qui est par exemple des démarches administrative.»
Convaincu  que l’apport du ministère est plus que nécessaire dans l’épanouissement de la culture congolaise et du cinéma en particulier, Amog a déclaré que «Je m'interroge sur l'apport un temps soit peu du ministère de la culture en ce qui concerne l'art de façon général! La culture reste et restera à jamais l'étendard d'une nation...la perdition d'un peuple est due à un copié collé des moeurs que nous infligent les images ou les habitudes venant d'ailleurs! Quand prendrons nous conscience q'une nation sans culture est une nation sans identité, et une nation sans identité est une nation fantôme...la culture dans mon pays est agonisant » 

Une expérience qui l’a ouvert les yeux et comprend mieux  la décision de certains artistes qui abandonnent leur passion en chemin, « Ce n’est pas facile de s’occuper en même temps de l’artistique, du ventre et des tracasseries administratives, on ne se s’en sort pas. Heureusement qu’il y a encore des gens pour qui la culture représente encore quelque chose, je voudrais remercier le directeur de la DRTV qui a été à mon écoute, et m’a généreusement prêté du matériel quand j’en ai eu besoin, et bien évidemment Rufin Mbou qui m’a encouragé a faire ce film » a fait savoir l’artiste.


Ses débuts


Avant d’arriver au cinéma, Amog passe le plus claire de son temps à écrire. Une écriture que ses amis qualifient « d’élitisme». Des remarques qui l’amusent et ne brisent aucunement l’élan du jeune homme qui comprend quelques années plus tard alors qu’il fait de la figuration dans «: la tombe d'un rêve » Ridley Scott que ces écrits avaient une place au 7ème art.
Fasciné par cette nouvelle expérience, Amog n’a qu’une seule envie faire du cinéma. En 2007, il se lance corps et âmes dans sa nouvelle passion. Il trouve enfin la force de sortir ses écrits aux yeux du monde « A la base, on écrit pour soi et quant tu décides de sortir ton œuvre en public, il faut être capable d’affronter les remarques positives ou pas. Il y a des gens pleins de talents qui n’ont pas cette âme de confrontation et qui laissent traîner leurs œuvres au fond de leurs tiroirs. En ce qui me concerne, je sais que ma fulguration dans le film de Ridley Scott  m’a beaucoup aidé » a confié le réalisateur.
Après ce déclic, rien ne l’arrête. « L’attente d’un rêvé», première réalisation de l’artiste, qui répond assurément aux nombreuses questions que se pose le réalisateur, est un succès puisque le film est sélectionné au FESPACO « je me souviens encore de cette période, tous les jours je me pinçais pour me persuader que c’était bien moi qui était sélectionné, c’était comme un rêve. Il y a des gens qui font des œuvres meilleures que moi, mais dont les films n’ont jamais été sélectionnés à un festival international. Cela m’a redonné confiance en moi et même si je n’ai pas eu de prix cela a été un grand moment pour ma vie. Le film a aussi été présenté à écran noir à Yaoundé, au Mali et à Paris » a expliqué le réalisateur ému.
Une belle saison pour l’artiste qui vient de trouver sa voie. Il réalise très rapidement son second  film « Qui perd gagne », court métrage d’une dizaine de minutes qu’il garde encore au fond de sa tiroir,  et enchaîne avec le même enthousiasme  « Identité malsaine » qui a été sélectionnée en 2011 au Fespaco. Et actuellement, son quatrième film nommé « Entre le marteau et le l’enclume » est en cours de réalisation à Brazzaville.

Ce qui anime le réalisateur

« Le plaisir que j’éprouve lors des tournages est inexprimable, c’est une grande joie qui m’anime, c’est tellement excitant. Une exaltation qui me suit partout, elle a commencé avec ‘L’attende d’un rêve’. Ce qui fait quand je fais un film, je m’applique car le public attend d’avantage de moi et ma grande peur est de ne pas être à la hauteur par rapport à mes premières réalisations » a clarifié le cinéaste
Méticuleux, Amog construit ses films comme une abeille tisse sa niche, « je prends le temps qu’il faut pour la réalisation de mes œuvres, mais cela ne veut pas dire que je ne sais pas m’amuser. Quand on veut faire bien, on peut être aussi maladroit » a expliqué Amog qui n’a pas pu s’empêcher d’esquisser un large sourire.
Amoureux de la fiction « Entre le marteau et l’enclume
» sa dernière réalisation remonte de loin « Avant l’écriture de ce  nouveau projet, j’avais un film en cours de réalisation. Etant donné que le projet n’a pu aboutir, je me suis mise à l’écriture d’un court métrage et c’est ce projet que j’au ramené au Congo », a expliqué Amog
Un projet qui devait se réaliser à Bamako mais qui a brusquement été avorté car Dieudonné Kabongo, ami de l’artiste qui devait l’accompagner dans  cette aventure  s’en est  allé.  Mais l’artiste ne croise pas pour autant les bras  et en honneur de son ami, il décide de venir à Brazzaville pour réaliser ce  film  « j’ai pris contacte avec Rufin qui avait déjà travaillé ici, c’est comme cela que j’ai atterri à Brazzaville ».
Coïncidence ou hasard, « Entre le marteau et l’enclume », dernière griffe de l’artiste répond incontestablement aux difficultés auxquelles le réalisateur a été confronté. On lui souhaite  alors suite bon vent pour la suite.

 

Annette Kouamba Matondo

 

 



20/09/2012
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