Basango-ya-Brazza.

Tam-tam d’or, Prix spécial du Jury musique métisse à Mombo Beach à Owando en 2009, Achille Mouebo, artiste musicien, compositeur, interprète et arrangeur, a acquit au fil des ans une belle rénommée grace à ses compositions populaires. Surnommé le Roi du Mutenfo, il nous parle de sa musique, sa passion et sa raison de vivre.

 «J’ai débuté ma carrière en m’inspirant de ma propre histoire.  Né valide, j’ai été paralysé à la suite d ‘une injection de Quinoforme (traitement pour soigner le paludisme). Très tôt, j’ai été victime des railleries à l’école comme dans le quartier » explique Achille qui décide de monter sur scène non pas par révole mais pour expliquer au monde que l’handicape n’est pas une fatalité.

Parti de son experience personnelle, l’artiste en bon observateur, puise ses thèmes dans les faits sociaux, une demarche singulière qui le distingue des autres artistes de la place comme le souligne Dorcia la vaingtaine, « j’adore les chansons d’Achille car il conseille et éduque en même temps ». Meme son de cloche pour Valdei qui déclare « la chanson qui m’a marqué est celle qui parle de l’inceste, les parents qui voulent sortir avec leurs filles et les beaux frères qui voulent coucher avec les sœurs de leurs femmes. et il le dit dans un style un peu cocasse et c’est très beau, j’adaore »

Une musique colorée comme l’indique l’artiste « Un chanteur ne doit être limité, il faut qu’il souvre au monde, c’est ainsi que j’ai et crée un genre à moi que j’ai nommé le « Mutenfo » qui signifie  la joie, la gaieté, l’ambiance, le rythme  mais c’est en meme une danse. »

Un style de musique que Gaspard habitant du quartier la base apprécie tout particulièrement car fait-il savoir, « c’est un artiste très patriote, j’aime sa musique parce qu’il à un genre à lui entre musique moderne et traditionnelle ». Aujourd’hui surnommé le Roi du Mutenfo l’artiste reconnaît que ce titre lui a ouvert des portes car dit-il  «  j’arrive à populariser ma musique et à  l’exporter puisque je suis écouté à l’extérieur du pays. »

Entre rock, zouk,  hard musique, rumba, l’artiste voue une admirations pour Francis Cabrel, Georges, Lucky Dube, Pamelo Mouka  Angelino, Jacques Rapha Boutzienki, (avec qui il réalise un duo nimmé Kiwissa  qui signifie entente) des artistes qui l’accopagnent dans ses créations.

D’ordinaire relaxe, l’artiste vetu généralement  d’un jean, des baskets et d’un foulard noué sur la tete, habitude qu’il acquis auprès de son défunt grand père qui l’a élèvé « mon défunt grand père, mettait toujours le foulard, et il était très propre et il n’aimait pas que la poussière touche ses cheveux, il  me conseillait de faire autant. Voila comment est parti  ce gout du foulard»  explique le musicien qui précise toutefois  «  je ne suis pas figé à ce look, iil y a des moments oùj’ose la cravate et le costume » rélate t-il dans un éclat de rires.

Partriote, Achille Mouebo condamne le tribalisme, le régionalisme, car dit-il, « nous devons  supprimer les barrières ethnique et ne former qu’une nation, et Nelson qui vient de nous quitter nous a donner une belle leçon, à ce sujet.» 

 Enfin Achille debute sa carrire musicale en 1993 avec sa première composition intitulé « Satan m’a jalousé » ou il  parle de son infirmité. Un morceau qui passe en boucle sur les ondes nationales et le propulse sur les scènes nationales entre 1993 et 1994. Après les événements de 1997, il se retrouve au Cameroun et c’est d’ailleurs là bas qu’il  sort son premier album intitulé  Filiation en 2001 qui connaît un véritable succès national. En 2005, l’artiste sort un autre  album intitulé Vipère,, en 2007, « L’invité, en 2009,  Onésime, en 2011, Faux prophète, et est à ce jour  en studio pour son  sixième album baptisé Crise moral où « je parle de ce qui se passe aujourd’hui dans les lieux des veillées funébres, ou certaines personnes soient disant pour honorer le mort sont obligés de danser nus, se jonchent sur les portière en allant aux cimetières avec des bouteilles de bières, ».

Annette  Kouamba Matondo