930 mots dans un aquarium
Texte récrit et mise en scène par Sylvie Dyclo Pomos
Une carcasse de voiture, de la musique, des silences et des mimes tels ont été les ingrédients de la comédienne et metteur en scène Sylvie Dyclo Pomos qui a plongé le public dans l’écriture Laboutansienne tout dernièrement à l’institut français de Brazzaville. Première représentation, ce récit est un cinglant miroir des maux qui minent la société actuelle: misère des peuples, guerres, bombe nucléaire…
Le spectacle commence par la voix hors champ du metteur en scène Sylvie Dyclo Pomos. Sur l’estrade, assis sur des pneus à l’intérieur d’une carcasse de voiture, un homme et une femme s’observent sans rien dire. Dodo tente d’engager un dialogue en taquinant Louise par des coups de jambes qui finissent par agacer la jeune femme. Elle se lève d’un bond le front plissé, court vers son sac dans lequel, elle y sort un fil de couleur rouge et blanc puis s’en sert pour délimiter son territoire.
930mots dans un aquarium poésie de Sony Labou Tansi réécrit et mise en scène par Sylvie met en scène deux êtres extérieurement fous par rapport à leurs comportements et leur habitat. Cependant il s’agit là que d’un subterfuge puisque Dodo et Louise se révèlent moins sots qu’ils ont en l’air. Ces deux globe-trotters, qui sillonnent le monde par le biais de leurs connaissances intellectuelles présentent les sociétés actuelles avec tous leurs soubresauts.
Bref, ces deux « potes » dévoilent un cinglant miroir des drames qui sapent les temps modernes: misère des peuples, guerres, bombe nucléaire, prostitution, absurdité de la vie… Ils se proclament porte parole de la cause du monde car accablés par la misère du monde. Et l’unisson ils scandent « nous sommes la majorité. Une majorité finit toujours par parler ou faire parler »
Alors entre rire, méfiance et nostalgie ces deux amis embarquent le public dans leur univers, un univers plein de réflexion, ou leur engagement à un meilleur être reste présent tout au long de la pièce.
Autant les mots sont forts et poignants, autant les comédiens restent sur leur garde par rapport à leurs interventions. On aurait voulu voir une certaine tension montée entre Dodo et Louise, parfois en guerre ou en allié. Les déplacements, les propos prononcés devraient êtres plus incisifs, provocateurs, à la limite conflictuels. On aurait voulu avoir un affrontement verbal des comédiens, voir Dodo (Ludovic Louppé) sortir de son carcan et livrer une prestation plus agressive.
« Cette tension n’est malheureusement intervenue qu’aux dix dernières minutes de la représentation » comme l’a déclaré Louis, spectateur qui est resté sur sa soif à la fin du spectacle
Sans doute est ce là une volonté du metteur en scène qui a voulu donner à cette pièce une peinture nouvelle entre silence, musique et mimes. Mais on imagine aisément combien la tache de Sylvie a été difficile notamment en ce concerne la réécriture de ce texte qui est la base une poésie.
Annette Kouamba Matondo
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