11ème édition des Rencontres Itinérantes des Arts des la Parole et du Langage.
Dolisie entre les mailles des conteurs
Spectacles, ateliers, journées de réflexion et excursions tel a été le menu de cette nouvelle édition des Rencontres Itinérantes Arts de la Parole et du Langage qui s’est tenu du 02 au 11 juin dernier dans la ville de Dolisie. Un rendez vous qui a permis à la population « Dolisienne » de découvrir la culture traditionnelle et moderne au travers des contes, comptines et berceuses. Des récits d’ici et d’ailleurs qui ont été animés par une dizaine de conteurs qui le temps d’un spectacle à redonner le sourire, à fait couler des larmes et à fait danser le public.
« Ma joie est immense d’avoir participé à ce festival et je suis content de l’intérêt qu’on a porté la population. J’étais sans voix face à tant de professionnalisme. La scénographie, la régie son et lumière, les danses africaines, les contes,… Tout était beau. Mais le summum de ce rendez vous a été les échanges avec les artistes étrangers » A déclaré Pauldalie Bambi Tongo en classe de 5ème au C.E.G HAMMAR
Une initiative qui a en effet, été bien accueillis par la population comme en témoigne un festivalier qui a requis l’anonymat « Voila ce qui manquait à la jeunesse de Dolisie. J’encourage donc les organisateurs de ce festival à multiplier ces genres d’initiatives. De plus, l’appel du directeur aux jeunes à venir apprendre les métiers des arts de la parole et du langage est une bonne résolution car elle va permettre aux jeunes désœuvrés de s’occuper au lieu de passer leur temps dans les bars.»
Un zèle qu’Abdon Fortuné Koumbha, directeur artistique apprécie d’autant plus que « la 11ème édition a été belle par la qualité des spectacles et l’engouement du public qui est venu plus nombreux chaque soir et cela 20 minutes avant le début du spectacle dans la Case à Paroles » a t-il fait savoir.
Un rendez vous qui commence à prendre ses marques et à être populaire comme l’affirme le directeur « Nous avons eu la présence du Préfet du Département du Niari 7 soirs sur 9 à la Case à Parole. Nous aurions aussi aimé avoir le soutien financier des autorités locales, hélas nous n’avons eu que des promesses comme il est de coutume.». Mais au diable donc la sempiternelle question de finance, les organisateurs ont tout mis en place pour que cette édition ressemble à une grande fête populaire.
Pari gagné puisque, les « Dolisiens » sont venus chaque jour plus nombreux acclamer et écouter conteurs. « Ce qui m’a beaucoup plu, est que le public a respecté l’heure des spectacles c’est vraiment rare en Afrique .En plus en comparant ces deux éditions, je constate que celle-ci a été mieux organisée. C’est peut-être parce que les gens n’avaient pas compris l’enjeu de la première édition»
Par ailleurs en dehors des spectacles de conte et de musique, les ateliers de formation ont également eu un franc succès comme en témoigne Ursule Kibangou élève au CEG HAMMAR« Je suis contente d’avoir participé à l’atelier de journalisme. On a appris à faire des interviews et j’ai rencontré pleins d’artistes, c’était magique.»
Même son de cloche pour Junior Mbitsi Mboumba « J’ai suivi mes amis de classe qui venaient au festival RIAPL pour l’atelier journalisme. J’ai aussi eu envie de faire autant. Et donc j’ai appris à faire des interviews et à écrire des articles.»
Si l’initiation au journalisme été animés par deux professeurs de français et (non par des journalistes), les élèves ont toutefois apprécié cet atelier qui leur ont permit de porter la casquette de journaliste l’instant du festival. « Le journalisme n’est pas facile. Il faut bien connaître la conjugaison et la grammaire. J’ai compris que je dois beaucoup lire et surtout suivre les cours de français en classe. J’ai apprécié les rencontres avec les artistes, il me tarde d’être à l’année prochaine pour approfondir ce que j’ai appris» a expliqué Quissavait Bongo, heureux d’avoir fait parti de l équipe de rédaction du bulletin.
Edition qui n’a pas seulement enchantée les dolisiens, elle a aussi touché les artistes invités comme Adama Ouattara, cote d’voire qui déclare « C’est ma première fois d’arriver au Congo. Je suis comblé ! Les spectacles, la scénographie, le public et, au-delà, l’esprit de convivialité, de partage entre artistes restent l’un des meilleurs souvenirs que je garde de cette onzième édition du festival RIAPL »
De son coté Adama ADEPOJU dit Taxi-conteur Côte d’Ivoire ne tarit pas d’éloges en ce qui concerne l’organisation de cette édition, « For-mi-da-ble ! Beaucoup d’engagement de la part de la population très assidue ! L’écoute est irréprochable ! Cela augure des lendemains meilleurs. J’ai aussi vu l’implication du préfet sans esprit politique mais pour l’amour de l’art. Il faut fédérer toutes ces énergies afin de faire de Dolisie un pôle culturel. Les spectacles ont été de qualité. Je salue l’humanisme des artistes qui ont accepté parcourir ce chemin de Dolisie. Très longue vie au festival RIAPL. »
Des compliments qui conforte le directeur et l’incite à mettre sur pied le plus tôt possible son projet de collaboration avec les autorités départementales et municipales de Dolisie en vue dit-il « d’implanter une bibliothèque, un lieu de formation et de programmation artistique et culturelle dans une ville qui ne possède ni espace culturel, ni artistes professionnels. »
Berna Marty
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